Malgré l’insécurité qui règne à Abidjan et dans certaines villes, le calme s’installe petit à petit en Côte d’Ivoire. Il reste quelques poches de résistance à Yopougon, fief de Laurent Gbagbo, où des fidèles du président sortant mènent sporadiquement la guérilla contre les Forces républicaines.
Face à ces récalcitrants, le camp Ouattara multiplie les appels à la réddition afin que les Ivoiriens puissent se réconcilier.
C’est dans ce contexte d’apaisement que le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, accompagné de l’ex-ministre des Affaires étrangères Alcide Djédjé a lancé un appel à ses partisans à arrêter la violence pour qu’on puisse amorcer “le règlement de la partie civile de la crise” comme l’a déclaré Gbagbo lui-même lors de son arrestation.
En acceptant de livrer un tel message de paix, Affi N’Guessan reconnaît ainsi la défaite de son camp et son acte va contribuer sans doute à lancer la machine de la réconciliation.
Cela dit, les circonstances dans lesquelles son message a été délivré ne sont pas bon signe. En effet, le pouvoir a refusé l’accès des autres médias à la salle. Seule la Télévision de Côte d’Ivoire (TCI), créée pendant la crise postélectorale, était autorisée à filmer. Il a fallu que Pascal Affi N’Guessan proteste pour que la presse internationale soit enfin acceptée à la conférence de presse. Et là aussi, il était formellement interdit de poser des questions.
On peut comprendre le soucis du nouveau régime d’éviter les discours enflammés, susceptibles d’envenimer la situation. Mais en agissant ainsi, il bâillonne les médias et transforme la TCI en télé de propagande, à l’image de la RIT sous Gbagbo.
Il faut donc craindre des dérives médiatiques qui pourraient compromettre la réconciliation nationale.
Rabi Mitbkèta
L’Observateur Paalga
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