Le camp Gbagbo est désormais prêt à détruire la Cote d’Ivoire, à rentrer en rébellion, à empêcher la normalisation de la vie dans le pays et à pousser a la mort des milliers d’Ivoiriens. Mais pourquoi ? Tout simplement parce que le Président Ouattara est installé au pouvoir, parce que Laurent Gbagbo a perdu les élections, parce que la LMP a le sentiment d’être victime d’injustice et de subir le courroux « injuste » de la France, des Usa et de la communauté internationale. Le Fpi et la Lmp continuent la résistance et entrent en rébellion. Or donc on a des raisons de se révolter ! ON A RAISON DE SE REVOLTER ! Mais alors comment accepter aujourd’hui que les raisons de Laurent Gbagbo peuvent paraître plus valables et plus legitimes que celles de Guillaume Soro hier. A cette époque, les Forces nouvelles dénonçaient le déni de nationalité à l’encontre de nombreux citoyens, les frustrations, les tortures physiques et morales, et une politique visant à exclure Alassane Ouattara et des milliers de citoyens de la participation a la vie politique, à travers des artifices institutionnels. Même quand il a fini par mettre fin à ses préalables et à sa rancœur pour engager un dialogue direct avec Guillaume Soro, Laurent Gbagbo, fort de « sa » Loi, de « sa » Constitution et du Droit qu’il avait pour lui, n’avait jamais cessé de dire que rien, rien, rien au monde ne devrait justifier la prise des armes contre son pays, contre la mère patrie. Laurent Gbagbo avait toujours trouvé dérisoires les raisons que Guillaume Soro avaient données pour se révolter. C’est vrai que des années de pouvoir ont changé l’homme Gbagbo. C’est vrai qu’en quatre mois de crise postélectorale, on aura vu le vrai visage de Laurent Gbagbo ! Mais l’ambition de Laurent Gbagbo est-elle de donner l’occasion à Guillaume Soro, de se bomber le torse: « Or donc même si une rébellion ça se mate, on a toujours des raisons de se rebeller et de se révolter et de prendre les armes. Voici que le grand démocrate Laurent Gbagbo me donne raison ». Dans la crise actuelle, donner une telle justification et une telle légitimation à Guillaume Soro fera de Laurent Gbagbo et de ses partisans de vrais rebelles et des hors la loi dont le sort est bien plus difficile que celui des ex rebelles de Septembre 2002 ! Est-ce cela l’ambition de Laurent Gbagbo, Affi N’GUESSAN, Blé Goudé: « continuer, pour avoir perdu le pouvoir, et dans l’espoir de le reconquérir, une rébellion armée, entrer en résistance armée, pour donner raison à Ouattara et Soro, pour légitimer ce qui a été dénoncé avec véhémence hier, faire croire qu’on combat et qu’on se venge dans l’intérêt de la Cote d’Ivoire ! Alors que faire? La LMP et Laurent Gbagbo pèsent environ deux millions d’électeurs. Personne ne conteste cela. Avec le temps, au lieu de la voie des armes, Laurent Gbagbo et les siens devraient pouvoir se servir de cette population électorale dans le cadre des batailles politiques et civiles à venir… La Cote d’Ivoire n’a pas besoin que Laurent Gbagbo donne raison aux ex-rebelles de Bouaké. Guillaume Soro n’a pas besoin que Laurent Gbagbo ait tort sur les raisons valables ou non, de se révolter. Les Ivoiriens souhaitent que la LMP et Laurent Gbagbo reviennent à de meilleurs sentiments. Leur mérite est reconnu. Personne n’a envie de les exclure ni de leur faire du mal. D’ailleurs la majorité des électeurs et des partisans de Laurent Gbagbo, ceux-là qui n’ont pas d’armes en main, ceux-là qui n’avaient pour seule arme, que leur bulletin de vote le 28 Novembre dernier, ceux la ont déjà compris! Dans les villages et dans leurs salons, ils ont applaudi en secret le Président Ouattara. Ils attendent que SEM Alassane Ouattara appelle au téléphone son frère Laurent Gbagbo et le rencontre pour les soulager. Le gouvernement Soro devra s’appuyer sur ces centaines de milliers d’électeurs pro-Gbagbo, les rassurer, les coacher et les inciter à sensibiliser les miliciens. Les Ivoiriens se sont fait tant de mal les uns aux autres. Les torts sont partages. Un diplomate a dit: « Ouattara a gagné, Gbagbo n’a pas perdu. Ouattara a raison, mais Gbagbo n’a pas tort ». Tout un programme qui en dit long sur les perspectives et l’horizon qui s’offrent ! Mais enfin si malgré tout, les miliciens et mercenaires du Fpi et de la Lmp insistent pour faire leur guerre et leur rébellion et pour donner raison à Guillaume Soro, ils doivent d’avance savoir que même s’ils gagnaient dans un an, dans deux ans et dans le désordre comme en 2000, Laurent Gbagbo, Affi N’GUESSAN et Blé Goudé auront encore et toujours devant eux d’autres Ivoiriens, d’autres citoyens qui reprendront les armes, qui auraient eux aussi et à nouveau des raisons de se révolter. Grand militant des causes révolutionnaires, Jean Paul Sartre avait déjà écrit à l’époque ce texte fort (ON A RAISON DE SE REVOLTER) et théorisé la justification des guerres de libération et des révolutions armées d’inspiration marxiste. Se targuant d’avoir fait ses humanités contrairement à d’autres chefs d’État du continent traités d’incultes par lui, Laurent Gbagbo devrait enfin ouvrir les yeux. Car après lui, avant lui hier avec Guillaume Soro, on aura toujours raison de recourir aux armes et à la force. Le vrai drame de Laurent Gbagbo, si la crise militaire perdure aura été de trois ordres: avoir laissé se créer et se justifier la rébellion de Soro, avoir abusé de la force ces derniers temps , entrer lui même en rébellion, et laisser en héritage un pays calamiteux, après avoir hérité d’une victoire calamiteuse. Difficile pour l’historien Gbagbo de penser que sa part de responsabilité dans cette histoire écrite en sang et faite de drames, n’est pas la plus grande parmi celle de tous les autres: Bédié, Guéi, Ouattara.
Dieu benisse la Cote d’Ivoire.
Newivoirien@hotmail.fr
Felix Badobre,Paris
09 Avril2011
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