Hélène Séry et Hervé Coulibaly avec Gbansé Alexis | Connectionivoirienne.net
Démission ou départ du pouvoir oui peut être, reconnaissance sans condition de la victoire de Ouattara. NON ! Tel est ce qui ressort des tractations autour du départ de Laurent Gbagbo. Sur le principe, le président Ouattara serait prêt à lâcher du lest car son entourage affirme que ça ne sert à rien de lui demander de signer un document, dans la mesure ou Gbagbo a toujours rejeté et renié ses propres engagements écrits et signés. Pour sa part, se basant sur la Constitution qui stipule qu’aucun citoyen ne peut être contraint à l’exil, Laurent Gbagbo veut rester en Cote d’Ivoire. Ce n’est pas tout: le président sortant souhaite que le président Alassane Ouattara l’autorise à titre exceptionnel, à demeurer à la résidence présidentielle de Cocody, sous protection de ses forces spéciales, de l’Onuci et éventuellement des FRCI. Laurent Gbagbo souhaiterait également que le Président Ouattara s’engage à faire voter une loi d’amnistie pour lui et les siens après les élections législatives à venir. Concernant les crimes éventuels de guerre, Laurent Gbagbo exige la fin des accusations toutes faites au profit d’une enquête indépendante internationale, dont les résultats devront tenir compte des objectifs de la Commission Vérité Réconciliation que compte mettre en place le nouveau gouvernement. Enfin, sur les questions politiques et de gouvernance, Laurent Gbagbo réclame que des discussions s’ouvrent dans le cadre des dernières recommandations de l’Union Africaine, qu’il n’avait pourtant pas acceptées jusqu’à maintenant. Selon ce schéma, des discussions devraient être engagées entre Ouattara et Gbagbo sur la formation du gouvernement et le processus de réconciliation nationale. En vue de matérialiser tout cela, Laurent Gbagbo estime que lui et le Président Ouattara doivent se rencontrer.
« Ils doivent se rencontrer ».
Le président Laurent Gbagbo veut signer avec M. Ouattara, devant le monde entier sa démission, avant d’engager dans le cadre d’un accord global de paix, la transmission du pouvoir au Président Ouattara. « Hors de cadre ce sera difficile si on choisit la force jusqu’au bout pour débunkériser Gbagbo », confie un partisan du président sortant, qui estime que les conditions de reddition qu’on lui a soumises initialement, constituent une tentative d’humiliation qui ne saurait prospérer. Cela dit il sera difficile pour Laurent Gbagbo de faire avaliser par le Président Ouattara, toutes ses préoccupations même si le président élu est coincé par la consigne ferme donnée aux FRCI de ne pas attenter à la vie de Gbagbo, alors que les plans d’assaut sur la résidence présidentielle de Cocody semblent buter sur le prix humain trop élevé à payer. « Si les FRCI vont au bout, il y aura trop de morts et cela va rendre la suite difficile » explique une source militaire. Selon des diplomates interrogés, Laurent Gbagbo veut piéger le Président Ouattara et faire oublier ses propres crimes à lui. Un autre interlocuteur proche du leader du RHDP estime lui, que le gouvernement Soro doit pacifier Abidjan et faire reprendre les activités dans les meilleurs délais, en isolant Gbagbo dans son bunker et en veillant à ce qu’il ne puisse pas perturber la vie sociale, politique et économique du pays, avec les quelques forces et armes « . Fort du soutien international, du contrôle de tous les leviers du pouvoir, on ne doit plus faire de fixation sur Gbagbo. On doit arrêter de lui donner l’occasion de jouer les intéressants », plaide ce pro-Ouattara qui n’exclut pas un changement d’optique. Et d’ajouter: » Ouattara n’est pas dupe. Il sait que dans 5 ans, Gbagbo peut toujours refuser de reconnaître sa défaite. Il sait aussi qu’il n’a pas besoin de cette reconnaissance de Gbagbo pour exercer à présent et travailler pour le bonheur des 22 millions d’habitants dans le pays. Mais il s’agissait en lui disant de signer sa démission, non de l’humilier mais de donner une chance à la paix et à la réconciliation nationale. Gbagbo a refusé. Nous allons passer à une autre étape ». Selon l’entourage du Président de la République, SE Alassane Ouattara, au fond Laurent Gbagbo joue déjà sa survie politique. Refusant la mort physique et toute mort politique, Gbagbo veut se positionner comme le leader de l’opposition, tout en restant le seul maitre à bord du navire Lmp-Fpi. L’homme veut survivre et se bat pour que son parti ne lui échappe pas. » La partie n’est certes pas gagnée mais si Ouattara, Bédié et Soro qui connaissent si bien Gbagbo, manœuvrent comme il faut, ils gagneront la paix avec ou sans Gbagbo », conclut pour sa part un diplomate qui se veut optimiste sur le fait que Gbagbo reste toujours « bunkerisé. » Gbagbo, c’est fini. Passons à autre chose », déclare-t-il…
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