La Cedeao va demander à l’Onu un mandat pour une intervention militaire

Reuters

La Cedeao va demander à l’Onu un mandat pour une intervention militaire « en dernier recours »

* La Cedeao demande un mandat renforcé pour les casques bleus

* Intervention « en dernier recours »

* Juppé: l’Onuci doit « jouer son rôle »

ABUJA, 24 mars (Reuters) – Les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) vont demander aux Nations unies de donner aux casques bleus en Côte d’Ivoire un mandat pour une intervention militaire « en dernier recours », a-t-on appris jeudi en marge d’un sommet de l’organisation régionale.

« Les dirigeants ont convenu de s’adresser à l’Onu pour un mandat sur une intervention militaire en dernier recours », a déclaré à la presse le président de la commission de la Cedeao, James Victor Gbeho, en marge du sommet d’Abuja.

De sources diplomatiques, on précise que ce mandat vise à donner aux quelque 12.000 casques bleus de l’Onu déjà présents en Côte d’Ivoire davantage de marge de manoeuvre pour protéger les civils.

L’appel de la Cedeao intensifie la pression exercée sur les Nations unies pour qu’elles agissent avec plus de fermeté en Côte d’Ivoire, qui semble glisser vers une guerre civile,

Rencontrant jeudi matin des journalistes à Paris, Alain Juppé a appelé les casques bleus à « jouer leur rôle ».
« Ils ont le droit d’utiliser la force non seulement pour se défendre mais pour arrêter les combats et je demande au secrétaire général des Nations unies, comme je l’ai demandé au directeur des opération militaires de l’Onu, de faire en sorte que l’Onuci joue son rôle », a dit le ministre français des Affaires étrangères.

Les casques bleus de l’Onuci assurent la protection d’Alassane Ouattara, qui a remporté le second tour de l’élection présidentielle du 28 novembre au vu des résultats certifiés par l’Onu.

La mission de l’Onu a accusé les forces du président sortant Laurent Gbagbo, confirmé dans ses fonctions par un Conseil constitutionnel constitué de proches, d’avoir utilisé des armes lourdes contre les civils.

Guillaume N’Gefa, représentant de l’Onu pour les droits de l’homme à Abidjan, a affirmé jeudi que les forces loyales à Gbabgo avaient bombardé des quartiers considérés comme pro-Ouattara. Au cours de la semaine passée, a-t-il dit, ils auraient fait 50 morts, portant le bilan total du conflit en cours à 462 morts.

Le gouvernement de Gbagbo rejette ces accusations et accuse l’Onuci et les représentants de l’Onu de prendre fait et cause pour les « rebelles » qui, affirme-t-il, tentent de le renverser. (Kwasi Kpodo, avec Tim Cocks à Abidjan et Elizabeth Pineau à Paris; Jean-Loup Fiévet et Henri-Pierre André pour le service français)

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