Par Connectionivoirienne.net
Incroyable, mais vrai ! La guéguerre entre LMP et RHDP ne finira-t-elle donc jamais ? Près de 3.000 à 5.000 Ivoiriens sont actuellement réfugiés au nouveau camp de Ampe, non loin de Elubo (sur la route de Takoradi), la première bourgade ghanéenne frontalière avec Noé, la dernière localité ivoirienne au Sud-Est de la Côte d’Ivoire. Mais, plutôt que de se pencher sur leurs sorts, les militants pro-Gbagbo et pro-Ouattara se donnent régulièrement en spectacle en territoire étranger. Récit.
Depuis environ une semaine, les autorités ghanéennes et les organisations humanitaires du système des Nations unies basées au Ghana, ont pris des dispositions pour faire face à l’afflux massif de populations fuyant la guerre en Côte d’Ivoire. C’est ainsi que le Ghana Refugee Board (GRB, Office ghanéen pour les Réfugiés), le National Disaster Management Organisation (NADMO, la Direction nationale d’aide aux populations sinistrées, qui s’occupe exclusivement des Ghanéens), le HCR, l’OMS, l’UNICEF, le PAM, etc. ont ouvert des bureaux conjoints à Elubo pour enregistrer les réfugiés et autres demandeurs d’asile Ivoiriens. Une assistance temporaire est offerte à ces populations sur place. Avant d’être transportées et installées dans les 72 heures au plus tard dans un nouveau camp de réfugiés construit il y a seulement quelques semaines, à Ampe, non loin de Asieman. Là, les populations ont droit à un un logis (elles dorment sous des tentes UN par regroupement de familles ou affinités), de la literie, des assiettes et ustensiles de cuisine, deux rations alimemtaires par jour, des soins, etc.
Mais quelques Ivoiriens, peu soucieux de leurs nouvelles conditions de vie proches de l’état grégaire, ont décidé de prolonger leurs querelles de clocher en terre Ghanéenne. Des militants se réclamant de La Majorité présidentielle (LMP, camp du président sortant Laurent Gbagbo) et du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la Paix (RHDP, proche du président élu et reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara), en sont même presque venus aux mains le dimanche dernier, à Ampe. Cette situation de bagarres répétées indispose sérieusement les autorités ghanéennes et le HCR, qui ont dû hausser le ton lundi dernier. Au cours d’une réunion avec les représentants des deux parties en conflit extra-territorial, les officiels ghanéens et ceux du système des Nations unies ont menacé : «Si la guerre était une bonne chose et si vous aimez tant les palabres politiciennes, pourquoi vous avez fui votre pays pour venir ici (au Ghana)? Il fallait rester chez vous pour faire vos histoires. Chez nous ici on ne parle pas et on ne fait pas de politique. Nous on s’occupe de tout le monde comme on peut, sans distinction. Celui qui veut faire la politique, qu’il retourne dans son pays (la Côte d’Ivoire). Si on surprend encore quelqu’un en train de faire palabre à cause de politique, nous allons automatiquement les rapatrier (en Côte d’Ivoire)».
Après ce discours «musclé», les tensions ont quelque peu baissé à Ampe. Mais LMP et RHDP se regardent toujours en chien de faïence. Politique, quand tu nous tiens !
Une Correspondance particulière de
Nana Opoku Ware, à Elubo (Ghana)
Connectionivoirienne.net
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