Le ralliement du capitaine Alla au gouvernement de Guillaume Soro fausse les calculs du camp de Laurent Gbagbo.
Dans le bras de fer qui l’oppose au camp Gbagbo, le camp Ouattara a réalisé que l’armée fait la force du leader de La majorité présidentielle (Lmp). D’où la stratégie mise en place par le « golf » qui consiste à courtiser les bras armés de Laurent Gbagbo et pas n’importe lesquels. Le lobbying a porté ses fruits, il s`est soldé par le recrutement, le 11 février dernier, de l’officier de gendarmerie : le capitaine Alla Kouakou Léon. Il est même fait porte-parole du ministère de la Défense. La recrue est de taille. Et, on peut le dire, la nouvelle de son ralliement est tombée comme un coup de massue pour ses frères d’armes. Elle sème aussi le doute car, selon des sources informées, la haute hiérarchie de la gendarmerie nationale enquête à l`effet de se rassurer de la véracité de l’information. L’entreprise valait-elle encore la peine vu que le concerné assume pleinement ses fonctions ? Le capitaine continue de faire ses apparitions et des déclarations à la Télévision Côte d’Ivoire (TCI), en effet. Peu importe, entre doute et conviction, les enquêteurs cherchent toujours à comprendre les raisons de son choix. A ce jour, aucun démenti ne tranquillise les hommes en gris-bleu. Aucune déclaration ne fait non plus du Cne Alla un déserteur. C`est ce qui devrait se faire pourtant, tel que les camps sont bien définis. Dire que depuis le déclenchement de la crise post-électorale, l`état-major des Forces de défense et de sécurité de Côte d`Ivoire (Fds-Ci) sert aux Ivoiriens des communiqués de démentis. Certain que ses rangs sont plus que serrés, l’état-major des Fds-Ci a fait dire, par exemple, le 9 janvier dernier, qu`aucun de ses hommes n’a rallié le camp Ouattara. Allusion faite au colonel-major à la retraite Gaston Mian. Si ce dernier ne fait « plus » partie des rangs, ce n’est pas le cas pour le Cne Alla. Silence radio cependant. La preuve est là que l’état-major est sans réponse. Les bruissements dans les casernes s`expliquent donc car, ayant abouti à un appel des collègues de l’officier attendant de lui qu’il sonne le ralliement. C`est qu`ils se reconnaissent en l`homme, charismatique et rompu aux métiers des armes. Les hauts faits d`armes du Cne Alla sont éloquents, et pour qui connaît cet intrépide guerrier peut estimer l’ampleur de l`émoi chez ses collègues. Pour la petite histoire, le Cne Alla est l’une des pièces maîtresses du système défensif de Laurent Gbagbo. Il honorait même publiquement ce dernier tout comme le téméraire commandant Konan Boniface des fusillés marin-commandos (Fumaco). M. Gbagbo doit au capitaine, ex-patron des « forces spéciales », entre autres officiers, la sauvegarde des institutions de la république et le repli manu militari des bandes armées libériennes qui avaient envahi l’Ouest ivoirien à partir de Zouan-Hounien, au plus fort de la guerre. Patriote dans l’âme, le « départ » Cne Alla ne peut que perturber un système politique dont la défensive repose sur le discours patriotique et nationaliste.
Bidi Ignace
Nord-Sud
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