CRISE IVOIRIENNE: la cacophonie du camp Gbagbo contre Blaise Compaoré


Le Pays

Depuis la mise en place d’un panel de chefs d’Etat sur la Côte d’Ivoire, duquel fait partie le président du Faso, Blaise Compaoré, le « général » de la rue, Charles Blé Goudé, n’a de cesse de lui manifester son hostilité et ce, à travers souvent des propros indélicats et discourtois. Lisez le point de vue à propos.

Ça y est, le camp Gbagbo par l’entremise de son activiste en chef, Charles Blé Goudé, vient de lancer une nouvelle « Fatwa » contre le président Blaise Compaoré à la faveur d’un meeting à la place de la république à Abidjan. « Compaoré, ici c’est chez nous. Nous ne voulons pas de la médiation. Reste au Burkina » tel était le message véhiculé par le ministre de la jeunesse, de l’emploi et de la formation professionnelle de Gbagbo à ce rassemblement des frontistes du samedi 05 février 2011.

Par cet énième frasque, Blé Goudé, le plus vieil étudiant de l’Afrique de l’Ouest, entendait mobiliser son clan patriotique d’une nouvelle époque pour dénoncer et décrier la présence de Blaise Compaoré dans le panel de cinq chefs d’Etat, désigné lors du dernier sommet de l’Union Africaine à Addis Abeba pour trouver une solution diplomatique à la crise ivoirienne post électorale du 28 Novembre 2010. Le péché commis par Blaise Compaoré pour subir cet assaut, est d’avoir condamné le forcing constitutionnel de Gbagbo à la récente élection présidentielle et reconnu, avec ses pairs de l’UEMOA, la CEDEAO et l’UA, Alassane Dramane Ouattara, le président élu par le peuple de Côte d’Ivoire. Ce retournement de veste du « Gbagbo LAND » à l’égard du président du Faso n’est aucunement surprenant. Le président sortant Gbagbo et son clan, en fonction de leurs intérêts du moment et au gré du vent, ont une connotation différente et même contraire d’avec le commun des mortels, du sens de l’amitié, de la fraternité, de la vérité et de la parole donnée.

Que de rebondissements aura connu l’amitié entre Compaoré et Gbabgo. Cette amitié vieille des années 80 va prendre véritablement du plomb dans l’aile avec l’arrivée de Gbagbo au pouvoir en Côte d’Ivoire et au déclenchement de la rébellion des forces nouvelles dans ce pays en 2002. Le régime frontiste, à cette époque, désigne Blaise Compaoré comme « persona non grata » en terre d’éburnie et fait subir un calvaire à ses compatriotes dans ce pays. Mars 2007, le pouvoir Gbagbo est légitimé à la faveur des accords politiques ivoiro – ivoiriens sous l’égide du président Compaoré. Le président du Faso devient subitement le grand ami du camp Gbagbo et le faiseur de paix aux qualités exceptionnelles vantées par le régime frontiste.

Le tapis rouge et tous les honneurs sont ainsi déroulés au président Compaoré dans le cadre d’une visite officielle sur l’invitation de Gbagbo en Côte d’Ivoire du 15 au 18 septembre 2008. Le 16 septembre, le président Blaise Compaoré reçoit symboliquement les clés de la mairie de Yamoussoukro, le consacrant citoyen d’honneur de cette ville. Le président du Faso a aussi été nommé chef traditionnel de la tribu Akouè par le collège des chefs, conformément à la tradition de la région. A Mama, village de Laurent Gbagbo, les chefs traditionnels de l’ethnie Bété lui décernent le titre de président d’ honneur des chefs de canton de 15 villages, 5 préfectures et de la région. Ouagadougou devient la première destination de la diplomatie ivoirienne.

Les ivoiriens de tout bord se bousculent au portillon du palais de Kosyam. Blaise Compaoré devient ainsi le « messie » au chevet de la Côte d’Ivoire. Voilà que, comme par enchantement, toute cette idylle déguisée pour Blaise Compaoré donne place à cette nouvelle hostilité. Ce nouveau bluff du camp Gbagbo dans cette crise vient confirmer la déroute programmée de la rébellion des frontistes.

C’est un régime au soir de sa vie qui étale ses tares et endeuille à travers ses milices le peuple de Côte d’Ivoire. Les propos va-t-en guerre et empreints d’irresponsabilité du tristement célèbre Charles Blé Goudé sont l’illustration parfaite de la panique qui a gagné la maison des belligérants du FPI. Tout compte fait, le régime frontiste a décidé de rentrer dans l’histoire par la petite porte. La Communauté internationale doit l’y aider. Il sera comptable de ses propres turpitudes.

Ousmane SO

Le Pays

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