Le gouvernement de Laurent Gbagbo se sert de la loi sur la presse pour censurer ses détracteurs, accuse le CPJ – Le président sortant ivoirien, Laurent Gbagbo, a pris des mesures pour réduire au silence la presse sous couvert de la réglementation des médias, a accusé vendredi le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Ce constat fait au renforcement au cours de la semaine par l’administration de M. Gbagbo de son contrôle sur l’Agence de réglementation de la presse écrite et du retrait de l’autorisation d’émettre à la radio des Nations Unies, ONUCI FM.
Mercredi, le Conseil national sur la communication audiovisuelle (CNCA) a publié un communiqué retirant à ONUCI FM sa licence d’émission.
Le président du CNCA, Franck Andersson Kouassi, a déclaré au CPJ que le gouvernement ivoirien récupérait les 13 fréquences accordées à la chaîne d’information, conformément à une déclaration du 18 décembre 2010 de M. Gbagbo appelant la mission des Nations Unies à quitter immédiatement le pays.
Au cours d’une conférence de presse, vendredi, dans la capitale économique ivoirienne, Abidjan, le porte-parole de l’ONUCI, Hamadoun Touré a déclaré à la presse que la mission n’avait pas été informée officiellement de cette décision, selon le CPJ.
L’ONUCI s’est défendu contre les accusations de parti-pris de l’administration de M. Gbagbo et sa radio continuait à émettre dans la soirée de vendredi, selon des journalistes locaux.
Dans le cadre de cette mesure de contrôle de la presse, un décret de M. Gbagbo a annoncé le 04 février le limogeage du directeur de l’agence officielle de réglementation de la presse, le Conseil national de la presse (CNP), et la dissolution de son conseil d’administration.
‘Sous couvert de réglementer la presse, l’administration Gbagbo s’attelle à réduire au silence les organes de presse critiques et indépendants’, a déclaré le coordonnateur du Plaidoyer pour l’Afrique du CPJ, Mohamed Keita.
‘Nous invitons Laurent Gbagbo à rétablir immédiatement l’autorisation de diffusion d’ONUCI FM.
D’après la loi ivoirienne, le président du Conseil de la presse, qui est nommé par décret présidentiel pour un mandat de trois ans, ne peut être démis de ses fonctions que pour faute professionnelle, selon le CPJ.
Cependant, le président du conseil limogé, le vétéran de la presse Eugène Dié Kacou, a déclaré au CPJ avoir été limogé sans explications avant l’expiration de son mandat prévu en avril 2012.
M. Kacou a expliqué que le gouvernement de M. Gbagbo le pressait depuis décembre 2010 de fermer les journaux favorables à l’opposition soutenant son adversaire, Alassane Ouattara.
Des journalistes locaux ont déclaré au CPJ que le nouveau conseil d’administration du conseil nommé par décret le 07 février était composé d’alliés de M. Gbagbo.
Les Nations Unies et la communauté internationale ont reconnu M. Ouattara comme le président élu de Côte d’Ivoire depuis le deuxième tour des élections de novembre 2010.
Pana 13
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