La Côte d’Ivoire traverse une période très critique de son histoire: l’activité économique avance à pas de caméléon. L’argent en espèces se fait de plus en plus rare dans les banques, inquiétude grandissante des travailleurs face à des fermetures en cascade des entreprises.
Sur le plan social, la tension monte dans les ménages. Les prix des produits de grande consommation flambent. Les familles n’arrivent plus à faire face à leurs différentes charges. Cette triste réalité est vécue par la majorité des Ivoiriens. Au plan économique, c’est l’incertitude totale. Les travailleurs du secteur privé ont le sommeil troublé. Et cela, depuis que certains chefs d’entreprises majoritairement des expatriés (européens) ont décidé de regagner leur pays d’origine en raison de la tension politique. Pour ceux qui, ont plus de chance de conserver intact leur poste, ils doivent accepter que, leurs salaires soient réduits de moitié. C’est ce sacrifice suprême qu’ils doivent faire, s’ils souhaitent conserver leur emploi. Au plan financier, la situation est des plus dramatiques. En raison de la fermeture des entreprises, l’assiette fiscale s’est réduite comme peau de chagrin. Ce qui entraîne automatiquement une baisse des prévisions en termes de recettes fiscales à collecter au niveau des différentes régies financières. Et pourtant, les autorités ont l’obligation de faire face aux nombreuses charges notamment les salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat y compris certains engagements à l’extérieur, avec des partenaires.
La stratégie pour renflouer les caisses de l’Etat
A dire vrai, il n’y en a pas assez. C’est toujours les mêmes pratiques anciennes. C’est-à-dire recourir aux régies financières. Lesquelles d’ailleurs, dépendent du secteur privé. Or, depuis la crise postélectorale, nombre d’entreprises du secteur privé ont fermé. C’est le cas par exemple des deux géants américains : Cargill et Archer Daniels Midland (ADM). Ces deux structures présentes dans le secteur de l’exportation du cacao (30% de l’exportation globale du cacao ivoirien) ont interrompu leurs activités suite à des pressions du Département d’Etat américain. Selon, La Lettre du continent, qui a relayé l’information dans sa dernière édition du 10 février (n°605), les entreprises britanniques et Suisse que sont respectivement Barry Callebaut et Amajaro ont également interrompu leurs activités. Un arrêt qui, n’est pas fait pour arranger les choses principalement celles du camp LMP, qui attendait de ces sociétés un encaissement par anticipation d’au moins 200 milliards de FCFA au titre du Droit unique de sortie (DUS). Mais ces sociétés ayant interrompu leurs activités, le camp LMP ne manque pas d’idées pour essayer de trouver des fonds ministre de Laurent Gbagbo loin s’en faut. Selon toujours la Lettre du Continent de la semaine, le ministre délégué au Budget Justin Koné Katina se serait rendu en Angola le 5 février dernier pour négocier l’obtention d’un prêt ( ?) de plusieurs millions de dollars. Cette somme devrait servir au paiement des salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat.
Pas de répit pour les hommes de Gbagbo
Outre les salaires de fin de mois, le gouvernement Aké N’gbo ambitionne de satisfaire aux exigences des partenaires extérieurs. Fin janvier 2011, le gouvernement n’a déjà pas pu honorer ses engagements envers certains partenaires. Raison avancée par le porte-parole du dudit gouvernement, M. Ahoua Don Mello : «La crise sociopolitique que vit la Côte d’Ivoire». Cependant, malgré cette situation économique des plus désastreuses, les hommes de Laurent Gbagbo ont en projet de payer tout ce qui est dettes. Objectif : rétablir la confiance avec les partenaires extérieurs qui ont pris depuis le début de la crise, une distance vis-à-vis de la Côte d’Ivoire. Les dispositifs relatifs à l’incitation des partenaires à retourner à Abidjan sont donc pris en compte dans le budget de 2907,3 milliards de FCFA.
Le secteur aérien en pleine tourmente
« Air Ivoire entre en zone de turbulences » titre La Lettre du Continent de la semaine. Toujours selon cette publication, la compagnie aérienne Nouvelle Air Ivoire de l’homme d’affaires Bernard Koné Dossongui, est en difficulté. La compagnie n’arriverait plus à assumer ses charges d’exploitation. Conséquence : elle a dû suspendre depuis le 3 février dernier ses vols à destination d’Accra et Lomé. Les partenaires financiers auraient pris du recul parce que la compagnie ne faisait plus de profit.
Honoré Kouassi
L’Intelligent d’Abidjan
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