Par Sabine Cessou – Liberation.fr
Le grand chanteur de reggae Alpha Blondy, personnalité très influente et respectée chez lui, en Côte d’Ivoire, se trouvait hier soir au Club de l’étoile, un cinéma de Paris, pour l’avant-première du tout premier documentaire qui lui est consacré. Le très réussi Alpha Blondy, un combat pour la liberté, un film de Dramane Cissé et Antoinette Delafin, bâti sur des entretiens et de nombreuses images d’archive, sera diffusé vendredi 11 février sur France O, en prime time, à 20h30.
Alpha Blondy, 58 ans, est revenu pour Libération sur les raisons qui l’ont poussé à demander à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir, dès le 16 décembre, deux semaines après le second tour de la dernière présidentielle. Depuis, c’est une crise sans précédent qui paralyse l’économie du pays et polarise dangereusement les esprits. A tel point qu’Alpha Blondy pense la guerre « inévitable, voire inéluctable ».
Le président sortant, Laurent Gbagbo, a laissé le Conseil constitutionnel invalider 600 000 voix (près de 13 % du corps électoral) pour inverser les résultats d’un scrutin remporté par Alassane Ouattara avec 54,1 % des voix, selon la Commission électorale indépendante (CEI). Des résultats certifiés par les Nations unies et reconnus par la communauté internationale.
Alpha Blondy, la star de reggae la plus populaire en Afrique après Bob Marley, auteur des célèbres Brigadier Sabary (1982), Cocody Rock (1984) et Jérusalem (1986), milite inlassablement pour la paix. Musulman et originaire du Nord de la Côte d’Ivoire, Seydou Koné, de son vrai nom, incarne la complexité de la situation ivoirienne : il a soutenu, comme de nombreux Ivoiriens de tous les horizons, la victoire de celui qui était alors un opposant historique, Laurent Gbagbo, obtenue à l’arraché en 2000 contre le général Robert Gueï, avec le soutien de la rue.
Quelques années plus tard, il a accepté d’être ambassadeur des Nations unies pour la paix, et rencontré tous les protagonistes du conflit, Laurent Gbagbo et les rebelles « nordistes », avant la négociation des accords de paix de Ouagadougou, signés en 2007.
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