L’Intelligent d’Abidjan
M. Kacou Gervais, Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Soro, est à Addis-Abeba en Ethiopie dans le cadre du 16ème sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement. En marge de la réunion du Conseil de Paix et de sécurité de l’UA qui s’est tenue hier vendredi 28 janvier 2011, il s’est prêté aux questions de l’Intelligent d’Abidjan.
M. le ministre que justifie votre présence à ce sommet des chefs d’Etat ?
C’est un sommet ordinaire des chefs d’Etat Africains et c’est tout à fait normal que le président Ouattara soit représenté à ce sommet. C’est à ce titre que je suis là. Le président Alassane Ouattara aurait pu être là mais compte tenu des circonstances, ça n’a pas été possible.
On vous sent pratiquement seul à ce sommet qui revêt un caractère important pour la sortie de crise en Côte d’Ivoire.
C’est vrai pour l’instant, je suis seul et j’attends l’arrivée de SEM. Youssouf Bamba, notre ambassadeur aux Nations-Unies qui sera là demain (samedi 29 janvier 2011). Nous ne sommes pas du tout mécontents de rencontrer les Chefs d’Etat qui sont là et nos homologues des Affaires étrangères pour parler de la situation en Côte d’Ivoire et s’en valait bien la peine d’être là.
Quel sera donc votre message lors de ce sommet ?
Aux Chefs d’Etat et à mes homologues des Affaires étrangères, je parlerai de la situation telle que nous la vivons en Côte d’Ivoire. Nous avons eu des élections et il se trouve que le président Laurent Gbagbo refuse la vérité des urnes qui est parlante et qui désigne le président Alassane Ouattara comme le nouveau président de la République de Côte d’Ivoire. Je leur dirai des choses simples et les assurer de notre bonne volonté, de notre désir d’en finir et d’en sortir pour que la Côte d’Ivoire reparte de nouveau. Espérer que les choses s’arrangent rapidement. Et beaucoup m’ont demandé si les mesures que nous avons prises n’impactaient pas sur la population. J’ai dit que l’intention du président de la République Alassane Ouattara n’était pas des mesures qui visaient la population ivoirienne, mais pour permettre que M. Laurent Gbagbo comprenne qu’il vit dans un contexte national et international et il faut se plier à la démocratie et accepter la vérité des urnes. C’est notre grand regret de voir qu’il ne s’y plie pas.
Raison pour laquelle vous préconisez l’option militaire ?
L’option militaire est toujours sur la table et on en discute toujours. On espère que M. Gbagbo remettra ses charges avant que ces choses n’interviennent. Je demande à tous de faire confiance au président Alassane Ouattara qui sait dans quelle condition le pays se trouve aujourd’hui et il s’est engagé à redresser la situation et il faut lui faire confiance. Cela fait dix ans que nous traînons dans l’incurie d’un pouvoir qui n’a rien fait pour eux. Laurent Gbagbo refuse de reconnaître sa défaite qui est unanimement et internationalement reconnue.
Pourquoi M. le ministre vous opposez-vous à la mise en place d’un comité d’évaluation que propose le président Laurent Gbagbo ?
Voulez-vous qu’on recompte quelle voix ? Pourquoi revenir sur un comptage certifié par le représentant spécial du SG de l’Onu ?
Il se raconte que vous auriez eu des échanges peu cordiaux avec quelqu’un qui se serait présenté à vous. Que s’est-il passé ?
Effectivement quelqu’un s’est présenté à moi en me disant qu’il était Ivoirien et comme j’étais en train de discuter avec un certain nombre d’homologues, il m’a interpellé pour dire : « Mais vous faites la diplomatie ici et vous ne pouvez même pas inviter quelqu’un chez vous alors, comment est-ce que vous pouvez faire ? ». Une façon de me dire qu’étant au Golf, je n’ai pas les moyens d’inviter qui que ce soit chez moi. Je laisse cette attitude à son amusement personnel, s’il estime qu’il a fait un scoop tant mieux et je suis certes à l’hôtel du Golf avec tout le gouvernement du président Alassane Ouattara et avec le président du Rhdp, M. Henri Konan Bédié. Si c’est le sort qui nous est réservé, nous l’assumons jusqu’à ce que Gbagbo parte. Pour moi, c’est une stupidité de la part d’un individu qui ne sait pas ce qu’il fait à l’Union Africaine et qui se trouve dans une délégation et qui manifestement n’aurait jamais dû venir ici. L’importance de cette rencontre me laisse pantois quand je vois que des individus s’introduisent ici pour gêner les délégués qui travaillent. C’est une agression verbale et pour moi ce n’est pas important. C’est un jeune ivoirien qui n’a rien compris des enjeux de notre pays.
Dosso Villard, depuis Addis-Abeba
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