Signe et seul véritable symbole des liens séculaires entre Ouagadougou et Abidjan (même lorsque tout va mal), le train a, lui aussi, arrêté de siffler depuis deux semaines maintenant. C’est sans doute le Burkina Faso qui encaisse durement le coup, car, que ce soit pour les marchandises diverses ou pour des produits hautement stratégiques comme les hydrocarbures, le port d’Abidjan demeure malheureusement encore le lieu d’approvisionnement le plus important. La diversification vers les ports de Lomé, Cotonou et Accra n’a pas vraiment produit les effets d’amortissement nécessaire. Logiquement, le monde des affaires est lourdement touché. Et plus ça dure, plus l’économie nationale va le ressentir si cela ne l’est déjà avec des poches de pénurie du gaz butane depuis quelques semaines à Ouagadougou. Les nouvelles qui proviennent d’Abidjan n’incitant aucunement à l’espoir, il faut craindre le pire. Quand le train arrête de siffler dans la capitale burkinabé, c’est comme si un grand pont économique s’est coupé. Que peuvent les opérateurs économiques pour parer à cette situation à l’issue incertaine ? C’est la violente question qu’on essaie d’affronter désormais. Car, si l’on peut passer de nouvelles commandes via les ports togolais, béninois et ghanéen, on ne peut pratiquement rien pour des stocks bloqués au port d’Abidjan. Il faut simplement attendre le temps que prendra la crise post-électorale en Côte d’Ivoire. Dommage qu’après cinquante ans d’indépendance, le Burkina continue de s’enrhumer quand ce voisin éternue.
Fasozine
Le Temps
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