L’Historien Gbagbo semble avoir perdu le sens de l’Histoire, pour apprécier le rôle et les pouvoirs que s’assigne la Communauté Internationale.
Permettez que je sorte de ma retraite pour dire:
Il est surprenant de voir certains occulter des faits qui pourtant parlent haut:
– Gbagbo ordonnant que la télévision ivoirienne arrête de publier les résultats des régions au fur et a mesure de leur réception par la Commission Electorale;
– Gbagbo ordonnant que l’équipe de la télévision plie bagage du site de la Commission Electorale.
– Le soit disant Président du Conseil Constitutionnel arguant d’un retard de… ‘‘Quelques heures »!!!!!! pour disqualifier la Commission électorale… Sommes- nous en Afrique ou même ailleurs, même aux Etats Unis, ou le décompte des voix peut, du fait des difficultés de toute nature, prendre plus de temps que prévuωωω
– La rapidité plus que suspecte de l’alignement sur la position du camp Gbagbo du Président du Conseil Constitutionnel invalidant les voix venant du fief de Ouattara sans autres forme de procès, faisant des Ivoiriens de ces régions des citoyens qui ne »comptent pas »…
– Et au final, Gbagbo et son camp tentant une opération du même type que celle que Bongo Père a réussi lors de sa dernière élection: passer en force en s’ appropriant le principe de la Légalité produit par »son » Président du Conseil Constitutionnel pour faire échec au principe de la Légitimité produit par le décompte des votes rendu public par la Commission électorale, oubliant qu’ a la différence du Gabon d’ hier, la Communauté Internationale avait son dispositif de veille en place…
Substituer ces faits qui établissent Gbagbo en mauvais perdant par des arguties et un plaidoyer fourre- tout ou d’ avoir été au fonctionnaire du FMI vaut a Ouattara d’ être présenté par certains comme un agent du néo-colonialisme qui ne l’ autoriserait pas a gagner une élection, ou la position de la Communauté Internationale y compris de la l’ UA et de la CEDEAO le reconnaissant comme vainqueur et Président légitime de la Côte d’Ivoire serait forcement une manifestation du cheval de Troie du néo-colonialisme pour prendre le contrôle de la Côte d’ Ivoire, n’ est plus ni moins qu’un procès en sorcellerie. Engager et entretenir un tel procès comme on voit certains le faire depuis quelques semaines suscite des inquiétudes quant à une profonde déliquescence des capacités d’analyse des faits et un inconfort manifeste à faire lit avec l’objectivité.
De fait, il se révèle aujourd’hui que certains choisissent de sombrer dans l’ivresse des thèmes incantatoires du genre » haro sur le néo colonialisme » qui autorisent toutes les paresses intellectuelles et leur font faire l’économie de la douleur qu’impose l’analyse critique.
Feindre tout a coup d’ignorer l’emprise que dans les démocraties tropicales d’Afrique Francophone, les tenants du pouvoir politique ont sur les structures judiciaires dont les » Conseils Constitutionnels et autres Cours Suprêmes » sont partie comme on le voit au Cameroun, Gabon, Congo et j’en passe, découvrir à ces institutions une soudaine virginité d’impartialité et d’ objectivité, surtout lorsque l’on est CAMEROUNAIS et qu’ on vit ce que nous savons, le système en Côte d’ Ivoire en étant un siamois, ignorer cette emprise disais-je, est une marque de … naïveté ou alors de … puérilité impardonnable, n’en déplaise a certains
L’Historien Gbagbo semble avoir perdu le sens de l’Histoire, pour apprécier le rôle et les pouvoirs que s’assigne la Communauté Internationale lorsqu’ elle estime que la paix civile est en péril dans un pays du fait d’un individu ou d’un Etat. Il devrait penser au Timor Oriental, à la Yougoslavie de Milosevic, à Haïti de Jean Baptiste Aristide, au Liberia de Charles Taylor, à la Sierra Leone, à Jean Pierre Bemba du Congo.
La »Communauté Internationale » ne peut s’offrir le luxe que lui soit reproché, comme cela a été le cas hier au Ruanda, d’avoir plié bagage pour que dès le lendemain, les tueries du même genre que celles enregistrées au Ruanda commencent. Qui plus est, ce n’est pas seulement la »Communauté Internationale » des Blancs qui le désavoue, même ses pairs africains le font, lui infligeant une véritable »Berezina politique et diplomatique », toute chose qui justifierait que cet individu, qui fait penser aujourd’hui à UBU ROI, demande un asile dans le désert du Kalahari en Namibie avec pour compagnons pour la fin de ses jours les rats et les criquets du désert!!! Les options qui lui sont ouvertes maintenant sont d’ ailleurs désormais limitées: une cellule à la Haye comme Charles Taylor, un exil dans un coin perdu d’Afrique comme Jean Baptiste Aristide, l’anéantissement physique comme Savimbi dont à l’ occasion d’une mission de l’ONUDI en Angola, j’ai pu visiter en 2005 le site où il avait été tué.
En tout cas, Laurent GBAGBO aura déjà causé un immense tort à la Côte d’ Ivoire en décrédibilisant et en compromettant deux institutions clés de ce pays qu’il a entrainé dans sa folle aventure : l’Armée et la Justice. Pire, il a porté un coup sérieux à la Nation et de l’Unité nationale en Côte d’ Ivoire, en faisant penser par les manigances dont il est le maitre d’œuvre que d’être un électeur du Nord expose votre vote à être effacé du revers de la main par un individu, faisant de vous un non- citoyen.
Au-delà des rodomontades de ce désormais personnage de cirque, ce sont ces trois fêlures qu’il infligées à la Côte d’Ivoire au moment de quitter le pouvoir qui sont préoccupantes et qui demanderont du temps pour être réparées.
© Via Mutations : Célestin Bedzigui
camer.be
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