La camp Ouattara en appelle à la Cour Pénale Internationale

France-Soir

Après la demande d’une intervention militaire de l’ONU, les appels à la justice internationale. Le camp d’Alassane Ouattara, président ivoirien reconnu par la communauté internationale, a demandé jeudi l’aide de la CPI (Cour pénale internationale).

La cible en est Laurent Gbagbo, dont le camp serait responsable des violences qui depuis 5 jours auraient fait 173 morts en Côte d’Ivoire selon l’ONU.

Plus tôt dans la journée, une haute responsable de l’ONU chargée des droits de l’Homme, Kyung-Wha Kang, a affirmé qu’entre « le 16 et le 21 décembre » elle avait reçu le détail d’un bilan macabre imputé à « l’usage excessif » de la force par Laurent Gbagbo : « 173 meurtres, 90 cas de tortures et mauvais traitements, 471 arrestations, 24 cas de disparitions forcées ».

Le Premier ministre de Ouattara, Guillaume Soro, chef de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) y est aussi allé de sa déclaration dans un entretien au quotidien Libération. Il souhaite que « tous ceux qui sont impliqués d’une manière ou d’une autre » dans les violences du 16 décembre et celles qui ont suivi, « soient transférés à La Haye ».

L’ONG Human Rights Watch (HRW) a par ailleurs dénoncé que des membres des forces sécurité favorables à Gbagbo, « enlèvent et font disparaître les partisans de son rival ».

Des charniers à Abidjan
Paris a estimé qu’il revenait aux pays africains d’en décider, ajoutant que « la France ne peut en aucune manière recommander le recours à la violence ».

Toutefois, des discussions se sont ouvertes entre la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) et les Etats-Unis sur un éventuel renforcement des effectifs de l’Onuci (près de 9.000 hommes), appuyés par les 900 soldats français de l’opération Licorne.

La demande de Gbagbo d’un retrait de ces forces est restée lettre morte.

Cette même Onuci s’est plainte jeudi d’avoir été empêchée par les forces armées loyales à Laurent Gbagbo d’enquêter sur d’éventuels charniers à Abidjan comprenant « de 60 à 80 corps ». Elle a aussi dénoncé la présence au côté de Gbagbo de combattants libériens « lourdement armés ».

Ouattara légitimé
Alors que Laurent Gbagbo s’enfonce dans l’isolement, son rival Alassane Ouattara recçoit des soutiens de toutes parts. Jeudi soir, il a été reconnu « président légitimement élu de Côte d’Ivoire » par l’Uémoa (Union économique et monétaire ouest-africaine), et donc seul habilité à prendre au nom de son pays « des mesures relatives au fonctionnement de l’Uémoa » et de sa banque centrale (BCEAO).

Outre ce soutien de marque, Ouattara avait remporté mercredi une victoire avec la reconnaissance par l’ONU de l’ambassadeur qu’il avait désigné.

Vendredi, plusieurs des pays africains membres de la Cédéao tiendront un sommet extraordinaire sur la Côte d’Ivoire à Abuja, au Nigeria.

Commentaires Facebook