DIX ANS APRÈS, le RHDP veut refaire l’histoire. Bédié, Ouattara, Soro, Mabri, et Anaky ainsi que leurs alliés et partisans veulent prendre leur revanche sur l’histoire et le passé. Absents de la présidentielle de 2000, ils avaient assisté impuissants et fâchés à l’accession de Laurent Gbagbo au pouvoir. Au nez et à la barbe de tous, l’alors président du FPI n’avait pas accepté la reprise de l’élection présidentielle et la communauté internationale avait fini par prendre acte, et faire avec. Dix ans après les exclus et les mécontents d’hier revendiquent désormais la victoire et tiennent leur revanche. NOUVELLE DONNE DEPUIS LE 28 NOVEMBRE 2010 Car depuis le 28 Novembre 2010, les données sont différentes. Les acteurs ont changé de camp. Laurent Gbagbo est au pouvoir et il rejette les résultats de la CEI. Il se plaint de fraudes massives. Il dénonce les entraves et les exactions. Ses réclamations ont eu un écho favorable auprès du Conseil constitutionnel. Au contraire de Robert Guéi qui avait sous estimé la capacité de mobilisation et réaction de son principal adversaire d’alors, Laurent Gbagbo s’est visiblement donné les moyens de sa politique, parvenant depuis près de trois semaines à empêcher ses adversaires de réaliser ce que lui-même a pris trois jours pour réaliser. Oui il a suffi de trois jours à Laurent Gbagbo pour faire partir Robert Guéi. Voici que depuis près de vingt jours, Alassane Ouattara et ses soutiens peinent à réaliser l’exploit fait en 2000 par Laurent Gbagbo. LE DÉFI D’AFFI NGUESSAN L’on a même entendu Pascal Affi Nguessan porte-parole de Laurent Gbagbo ironiser sur l’incapacité d’Alassane Ouattara à mobiliser la rue. Selon lui, quand Laurent Gbagbo a été spolié de sa victoire, le peuple s’est soulevé et lui a rendu la victoire volée. Pour Pascal Affi N’Guessan si Alassane Ouattara était vraiment soutenu par le peuple, celui-ci se serait soulevé pour lui rendre la victoire qu’il revendique. Apparemment, la réaction du porte parole de Laurent Gbagbo a fouetté l’orgueil du RHDP. Car Alphonse Djédjé Mady a lancé un appel le Mardi dernier, à la suite de l’appel de Guillaume Soro. Sans violence, affirme-t-il, mais avec méthode et détermination, à la tête d’une colonne composée des membres du gouvernement et sécurisée aussi bien par des éléments FAFN, devenues, aux dires de Wattao, FDS ou Forces Républicaines, et appuyée peut-être par les forces de l’ONUCI, Guillaume Soro compte installer aujourd’hui Brou Aka Pascal, nommé DG de la RTI par Alassane Ouattara. Avec, espère-t-il, moins de victimes, moins de dégât, le RHDP compte donc rendre à Laurent Gbagbo le coup de 2000. CE QUI S’EST PASSÉ AVEC GUÉI EN 2000 S’il est vrai que l’histoire se répète souvent, l’on est curieux de voir si Bédié, Ouattara, Soro, Mabri, Anaky et tous leurs partisans pourront avoir raison de Laurent Gbagbo, comme lui il a eu raison de Robert Guéi. En 2000, suite aux renseignements qui lui parvenaient faisant état de nombreux morts et du ralliement de plusieurs militaires à Laurent Gbagbo, Robert Guéi a décidé de quitter le Palais présidentiel au Plateau alors que les assauts lancés n’avaient pas encore été un succès et que des éléments fidèles à lui, tenaient encore. C’est lorsque la nouvelle de l’abdication et de la fuite du général a fait le tour de la ville, que les forces militaires qui lui étaient encore fidèles, ont baissé les bras et la garde, et abandonné la lutte. Bloqué devant la RTI, et dans les environs du Plateau, à quelques encablures du Palais présidentiel, les milliers d’Ivoiriens sortis pour installer Laurent Gbagbo, mains nues, et tombant sous les balles de Boka Yapi et compagnons, ont alors bénéficié du soutien de la gendarmerie et d’autres forces de l’Armée pour investir le Palais présidentiel et la RTI. A quelques différences près, et toutes proportions gardées, c’est le coup que le RHDP compte faire à Laurent Gbagbo
Charles Kouassi
L’Intelligent d’Abidjan
Commentaires Facebook