Pélérinage au Golf Hotel

LA CRHONIQUE DE BAKUS

Depuis le 28 novembre, la Côte-D’ivoire et les ivoiriens vivent un conte de fée. Un conte qui se déroule sous nos yeux et dont nous avons le privilège d’être soit spectateurs ou même acteurs. Un concentré de honte internationale pour ceux d’entre nous qui se soucient encore de l’image de notre peuple entre nos frontières et en dehors, sur fond de dictature rétrograde. Une élection, un vainqueur et un mauvais perdant, ainsi pourrait t- on résumer la tragédie qui s’apprête à envelopper, si elle ne l’emporte pas, la Cote-d’ivoire.

La Cote-d’Ivoire a donc deux rois. Un roi avec une couronne, même usurpée, mais une couronne quand même, mais sans gloire. Un roi isolé, mis en quarantaine par ses pairs africains, un roi dont l’essentiel du pouvoir est militaire, un roi seul sans diplomates, un roi dont on ne décroche plus les appels téléphoniques et dont les audiences sont refusées.
Laurent Gbagbo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, vient de se donner en cadeau de noël, un destin de putschiste, chef d’une armée-milice illégale dont les trois chefs indignes doivent répondre de leurs actes de barbarie au tribunal des fous du pouvoir de la Haye.
Laurent Gbagbo s’accroche au pouvoir contre les intérêts de son peuple, loge et noce encore dans les locaux de la présidence avec son épouse Simone, capitalisant sur l’ennui qui pourrait s’emparer des ivoiriens en cette période festive et qui les emmènerait a accepter un fait accompli. Il espère aussi appâter les investisseurs étrangers avec des conditions d’investissement hors-normes qui ne sont ni plus ni moins qu’un bradage en règle des richesses nationales. Ils sont prêts, ses investisseurs véreux a se bousculer chez Gbagbo pour signer les contrats du cauchemar pour le peu qu’il y ait un simulacre de retour a la normalité.
Rappel : les seigneurs de la traite des diamants ensanglantés de la Sierra Leone reposent pour de bon dans les cellules de justice de la cour pénale internationale à la Haye, loin de leurs victimes.

L’autre roi c’est Alassane Ouattara, président sorti des urnes. Interdit à la télévision nationale, les seuls images et écho que les 54% d’ivoiriens qui ont voté cet ancien haut fonctionnaire international, sont celle relayées par la presse étrangère et quelques journaux ivoiriens. On y aperçoit un homme tout sourire, élégant, policé, sûr de lui et surtout serein, jouant au tennis et fréquemment au téléphone. Sur les quelques photos et vidéos disponibles on voit l’ancien directeur général adjoint du Fond Monétaire International se contenter d’un bureau exigüe pour recevoir les nombreuses personnalités qui viennent lui demander audience. Des visites qui allient à la fois la quantité et la qualité. Personnalités locales, diplomates étrangers, officiels onusiens, représentants de chef d’états tous se bousculent au golf hôtel pour voir Alassane Ouattara et saluer sa victoire. La légitimité du pouvoir prime sur le cadre d’exercice de son exercice.
Alassane Ouattara et les nombreuses personnes qui reconnaissent son éclatante victoire vivent des moments historiques au Golf hôtel, qui devient un lieu de haute portée historique. Un lieu ou un homme a décidé de ramer a contre courant de la négation de l’expression démocratique, de l’annulation du vote de centaines de milliers d’ivoiriens. Pour mener ce combat, Alassane Ouattara peut se défaire temporairement du luxe enivrant du palais feutré du plateau.

En temps de paix, nous serons tous des pèlerins du Golf Hotel.

Bakus vous salue.

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