«La récréation est terminée », a soutenu, hier, le porte-parole du gouvernement, Patrick Achi, qui a annoncé de nouvelles mesures prises en vue de la dissipation de la confusion qui règne dans la gouvernance de l’Etat.
On a vite compris que ces mesures seront déterminantes dans la stratégie d’Alassane Ouattara en vue de prendre effectivement le contrôle de l’Etat. Car, il a fallu que Patrick Achi se présente deux fois de suite devant le pupitre, pour prendre des consignes au téléphone puis de revenir pour la troisième fois. Ce fut la bonne. «Pour le gouvernement, la récréation est terminée», a-t-il mis en garde, lors de son point-presse quotidien relatif au Conseil de gouvernement avant de confier : «Le gouvernement demande instamment à tous les fonctionnaires et agents de l’Etat et de ses démembrements intérieurs comme extérieurs, d’arrêter immédiatement toute collaboration avec le gouvernement illégitime de Laurent Gbagbo et d’attendre les instructions du Premier ministre, Guillaume Soro, chef du gouvernement ». Le porte-parole du gouvernement a précisé que «toute passation de charge avec ce gouvernement illégitime est nulle et de nul effet ». L’autre message en vue de ramener l’ordre a été adressé « aux fournisseurs de biens et services de l’Etat et de ses démembrements ». Le gouvernement les a informés «que tout engagement, de quelque nature que ce soit, contracté avec ce gouvernement illégitime, ne sera pas reconnu ». «Enfin, aux forces de défense et de sécurité, a argué Patrick Achi, le gouvernement demande d’assurer leur mission républicaine auprès du président Alassane Ouattara, chef suprême des armées. Le gouvernement rappelle que leur responsabilité est grande dans la résolution pacifique de cette crise post-électorale». Il a insisté pour dire que la nouvelle équipe gouvernementale sait pouvoir compter sur leur sens du devoir républicain et sur leur attachement à la préservation de l’intérêt supérieur du peuple ivoirien et de la Côte d’Ivoire. Ces mesures, à en croire le ministre des Infrastructures économiques, ont été prises pendant le Conseil de gouvernement d’hier après une analyse «attentive» de l’évolution de la situation socio-politique. Le conseil, a-t-il révélé, constate que, malgré les faits et arguments qui démontrent que le Conseil constitutionnel n’a pas dit le droit, malgré la reconnaissance du président Alassane Ouattara par les diverses organisations internationales politiques et financières, malgré les appels à Laurent Gbagbo de respecter le verdict des urnes et à quitter pacifiquement le pouvoir «Laurent Gbagbo persiste dans sa volonté de se maintenir coûte que coûte au pouvoir». «Après sa mainmise totale sur les medias d’Etat qu’il utilise pour inciter à la division, à la haine et à la violence, après une prestation de serment et la mise en place d’un gouvernement illégitime, il entreprend maintenant de s’installer de force dans l’administration en fracassant les portes des bureaux des responsables légitimes», a instruit l’envoyé du gouvernement Soro III. Pour qui « nous assistons-là bel et bien à un véritable coup d’Etat institutionnel». «Le gouvernement juge cela intolérable et le condamne avec la plus grande fermeté», a commenté l’intervenant. Et, de préciser : «Si le gouvernement du président Alassane Ouattara a fait preuve de patience jusqu’à présent, ce n’est pas par faiblesse mais par souci de préserver la paix et d’éviter des souffrances encore plus grandes aux Ivoiriens». Voilà qui est clair !
Bamba K. Inza
Nord-Sud
Commentaires Facebook