Pagaille à la Commission électorale, annonce des résultats retardée

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France24
Devant les médias, les représentants du camp présidentiel au sein de la Commission électorale indépendante (CEI) ont interrompu, hier soir, l’annonce des résultats du second tour de la présidentielle qui s’est tenu dimanche.

Par Guillaume GUGUEN , envoyé spécial à Abidjan (texte)
David THOMSON (vidéo)

Confusion au siège de la Commission électorale indépendante ivoirienne (CEI), à Abidjan.

Mardi soir, deux représentants du chef de l’État au sein de l’organisation ont empêché la proclamation des résultats provisoires du second tour de la présidentielle, qui opposait dimanche le président sortant Laurent Gbagbo à l’ex-Premier ministre Alassane Dramane Ouattara (ADO).

Devant de nombreux journalistes, l’un des deux hommes a arraché des mains du porte-parole de la CEI, Bamba Yacouba, les feuilles sur lesquelles étaient inscrites les premières tendances du scrutin. “C’est un hold-up électoral ! Ces résultats n’ont pas été validés par la commission centrale !”, ont lancé les protestataires à l’adresse de la presse, priée de plier bagages. Peu de temps après les troubles, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Côte d’Ivoire, Young-jin Choi, s’est rendu à la CEI afin, a-t-il alors affirmé, de s’informer des tenants et aboutissants de l’incident.

Initialement prévue dans la matinée de mardi, l’annonce des chiffres provisoires a finalement été repoussée à ce mercredi matin. Plus de 48 heures après la fermeture des bureaux de vote, les Ivoiriens ne disposent que des chiffres issus des votes de la diaspora et du taux de participation des autochtones, estimé à 70 % environ.

En attendant, les camps des deux finalistes s’accusent mutuellement d’avoir empêché le bon déroulement du scrutin dans plusieurs zones du pays. Depuis lundi, La Majorité présidentielle (LMP), sous les couleurs desquelles concourent Laurent Gbagbo, demande l’invalidation du vote dans trois régions du Nord, où Alassane Dramane Ouattara avait enregistré ses meilleurs résultats lors du premier tour.

Mardi après-midi, le camp Gbagbo a organisé une conférence de presse au cours de laquelle des observateurs déployés à Bouaké et Korhogo ont témoigné des attaques perpétrées à leur encontre par des éléments de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN). Des accusations qualifiées d’”intoxications” par le porte-parole des anciens insurgés.

Le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), la coalition qui soutient Alassane Ouattara, a quant à elle dénoncé la logique de “confiscation du pouvoir” dont fait preuve le président sortant, tout en fustigeant les intimidations et les pressions exercées sur des électeurs dans le sud-ouest et dans le centre-ouest du pays.

Sans nier la réalité de certains incidents, la mission d’observation de l’Union européenne (UE) affirme que dans 96 % des bureaux de vote auquel elle a eu accès, le scrutin s’est déroulé dans des conditions acceptables. La veille, Young-jin Choi avait affirmé que le second tour s’était tenu dans un “climat globalement démocratique”.

La CEI doit diffuser ses résultats au plus tard mercredi soir. Résultats qui seront ensuite soumis à l’avis du Conseil constitutionnel.

L’annonce des résultats provisoires de la présidentielle a été empêchée par le camp de Gbagbo.

La Côte d’Ivoire attend le nom de son président, sous haute tension. Les résultats provisoires de la présidentielle de dimanche devaient être divulgués lundi mais mardi soir, la commission électorale n’avait toujours annoncé aucun chiffre. L’attente se fait de plus en plus pressante après cette élection six fois repoussée depuis la fin du mandat de Laurent Gbagbo en 2005.

L’annonce des résultats empêchée

Don Piki en action

Le camp du président sortant Laurent Gbagbo ne semble pas prêt à ce que les résultats soient divulgués. Plusieurs de ses représentants au sein de la commission électorale ont empêché physiquement, mardi en fin de journée, l’annonce de résultats partiels.

Le porte-parole de la Commission électorale indépendante (CEI), Bamba Yacouba, s’apprêtait à communiquer des premiers résultats partiels pour plusieurs régions, lorsque l’un des représentants de Laurent Gbagbo lui a arraché les feuilles de résultats des mains avant de les déchirer et de déclarer : “ces résultats sont faux, ils n’ont pas été consolidés!”. Des pro-Gbagbo ont dénoncé un “hold-up électoral”.

Le camp du chef de l’Etat sortant a annoncé lundi qu’il avait saisi la CEI “pour faire en sorte que (les) résultats soient invalidés” dans au moins trois régions du nord, tenues par l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) depuis le putsch raté de septembre 2002.

Un porte-parole de l’opposant à l’ancien chef d’Etat, Alassane Ouattara, a déclaré, un peu plus tôt dans la journée, “observer que Laurent Ggagbo est dans une logique d’empêchement de la Commission électorale d’annoncer les résultats centralisés et il est donc dans une logique de confiscation du pouvoir”. Le camp d’Alassane Ouattara a assuré : “la victoire ne nous échappera pas”.

Scènes d’incompréhension

L’incident du camp de Laurent Gbagbo fait suite au départ, mardi matin, des techniciens de la chaîne nationale RTI du site de la commission électorale. Un geste inexpliqué.

Autre événement de la journée à la CEI : le représentant de l’ONU, Youn-jin Choi, s’est rendu brièvement au siège pour y rencontrer le président, Youssouf Bakayoko. Objectif : “encourager” la commission dans son travail, selon le porte-parole onusien.

La CEI a officiellement jusqu’à mercredi soir pour proclamer les résultats provisoires du second tour.

Avec europe1.fr

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