Une nouvelle ère démocratique s’annonce pour l’Afrique de l’Ouest. A la faveur de cette année 2010, année électorale en Afrique, la sous-région ouest-africaine semble entrer progressivement dans un cercle vertueux. Il est de notoriété publique que beaucoup de pays de cette sphère ont été, ces dernières décennies, ébranlés par des crises graves : guerres civiles au Liberia et en Sierra Leone, rébellion en Côte d’Ivoire, violences post-électorales au Togo, coups d’Etat en Guinée et au Niger. Mais aujourd’hui, ces crises sont déjà (ou sont en passe) de devenir de tristes et lointains souvenirs. Les élections qui se tiennent cette année, dans les Etats qui étaient encore englués dans ces crises, devront leur permettre de retrouver la sérénité nécessaire à toute entreprise de développement. Car, il est vrai qu’aucun pays ne peut, objectivement, connaître un développement durable dans la guerre et l’instabilité.
Après le Togo où les choses sont plus ou moins rentrées dans l’ordre, la Côte d’Ivoire et la Guinée sont en passe de réussir leur sortie de crise. La tenue d’une élection présidentielle dans chacun de ces deux Etats devrait remettre en route la machine du développement pour des randonnées pleines de promesses au profit des populations qui se comptent parmi les plus pauvres de la planète. La Côte d’Ivoire est une locomotive importante dans la sous-région au regard de son poids économique. Nul doute que lorsque ce pays éternue, beaucoup de ses voisins de l’Afrique de l’Ouest s’enrhument. La crise ivoirienne a compliqué sérieusement l’activité économique de certains Etats de la sous-région avec les difficultés d’approvisionnement à partir du port d’Abidjan, l’un des plus importants de la zone. Les opérateurs économiques des pays concernés ont dû développer moult initiatives pour pouvoir tenir pendant ces temps durs.
La Guinée dispose également d’un potentiel énorme en ressources naturelles à même de contribuer efficacement à son rayonnement et au développement de la sous-région. Il en est de même du Niger, riche en ressources minières et qui est également sur la bonne voie. Ce pays devra, en principe, boucler ce ballet des élections présidentielles dans la sous-région ouest-africaine. Nul doute que la normalisation de la situation dans tous ces pays jadis en crise sera une bouffée d’oxygène pour les activités, économiques surtout. Un fait important dans la résolution des conflits qui ont secoué ces Etats est à noter : le règlement s’est fait essentiellement à l’interne, c’est-à dire, d’abord et avant tout par les Africains. Bien évidemment, les soutiens financier et politique de la communauté internationale se sont souvent révélés importants. Ce qui est aussi encourageant dans ces pays post-conflits, c’est la relative transparence qui a entouré ou entoure l’organisation des scrutins.
En témoignent les fichiers plus fiables et les documents de vote plus ou moins sécurisés auxquels sont parvenus ces Etats (cartes biométriques, liste électorale consensuelle, etc.). Certes, quelques foyers de tensions subsistent dans la zone, notamment en Casamance, au Nigeria et dans la bande sahélo-saharienne. Mais, la proportion des conflits s’est considérablement réduite. Une condition sine qua non de stabilisation des Etats concernés. Cette stabilisation est sans doute un point de départ pour mieux investir et mieux rentabiliser les investissements. L’on aura passé trop de temps à se battre pour le pouvoir. Reste à enterrer définitivement la hache de guerre. Le seul combat qui vaille vraiment la peine d’être mené avec acharnement au quotidien est celui du développement.
Car, s’il est vrai qu’il faut se réjouir de la naissance d’une ère nouvelle faite d’avancée démocratique et de paix retrouvée, il faut cependant se garder de retomber dans les travers qui ont fait le lit de toutes ces crises : l’exclusion, le manque de transparence, bref, la malgouvernance. Si cela est intériorisé, l’on pourra se mettre ou se remettre efficacement à la tâche. Dans ce cas, ces Etats pourront bientôt parler, sans démagogie, de prospérité et d’émergence. Les programmes de développement trouveront, de ce fait, un terreau fertile. A l’ombre protectrice de la démocratie consensuelle et apaisée, un mieux-être durable des populations pourra croître plus rapidement et plus sereinement. L’Afrique de l’Ouest est donc sur la bonne voie. Reste à croiser les doigts pour que cette flamme de l’espoir demeure allumée et que se concrétisent les rêves de bonheur, tout aussi ardents que légitimes, des populations.
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