L’élection présidentielle du 31 octobre 2010 constitue assurément un tournant décisif de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Ce scrutin doit en définitive apporter le développement aux Ivoiriens, traumatisés et tétanisés par dix (10) années de crise aiguë. Aussi, dans l’impitoyable et indécise bataille pour l’occupation du fauteuil présidentiel qui profile à l’horizon, entre les différents candidats en lice, quatre (4) hautes personnalités dont Guillaume Soro, Y.J Choi, Youssouf Bakayoko et Paul Yao N’Dré auront un rôle plus que déterminant à jouer. Pour cela, la Nation les regarde et leur moindre faux-pas ne saurait être toléré.
Dire que le scrutin présidentiel du 31 octobre 2010 est crucial pour la Côte d’Ivoire, serait certainement de l’euphémisme pour les Ivoiriens, après une décennie d’oppression, de tyrannie et surtout d’extrême pauvreté sous Laurent Gbagbo, aspirent désormais à sortir du tunnel en choisissant celui qui a l’expertise nécessaire pour propulser le pays sur la voie du progrès pour tous et du bonheur pour chacun. C’est donc, à l’évidence, peu dire que cette élection constitue, pour eux, un véritable tournant de l’histoire de leur pays.
Soro, mission accomplie mais…
Pour atteindre définitivement leur noble mission beaucoup d’efforts restent à faire de la part de ceux qui ont en charge la gestion du processus électoral. A commencer par l’actuel Premier ministre, Guillaume Kigbafory Soro, par ailleurs, Secrétaire général des F.N, qui occupent plus de 60% du territoire depuis le 19 septembre 2002. L’ex-leader du syndicat estudiantin, on le sait, a pris l’engagement solennel de réussir des élections transparentes, équitables et véritablement démocratiques en Côte d’Ivoire. Et pour cela, il ne s’est pas embarrassé de fioritures pour abattre un travail colossal depuis la signature de l’Accord Politique de Ouagadougou (APO) en mars 2007. Ainsi, sous son impulsion, les audiences foraines naguère farouchement boycottées par le camp présidentiel ont pu être achevées. De même que l’enrôlement, l’identification des Ivoiriens, et l’encasernement des ex-combattants. Des défis majeurs qu’il a su relever, avec brio, altruisme, courage, engagement et détermination. Et pourtant, les choses n’ont toujours pas été faciles pour Soro. En effet, tantôt accusé d’être de connivence avec le camp présidentiel, et suspecté de manœuvrer pour l’opposition, « Bogota » a longtemps été sous les feux de la rampe. Mais, avec endurance et tenacité, il a su prendre de la hauteur de sorte qu’aujourd’hui, le temps et l’histoire semblent lui avoir donné raison. Car, l’obtention de la carte nationale d’identité (CNI) par ses compatriotes qui a fondé sa rébellion contre le pouvoir d’Abidjan, est aujourd’hui devenue une réalité irréfragable. On peut, dès lors, le dire sans risque de se tromper, que Guillaume Soro et les FN ont tenu parole. Néanmoins, ils se doivent de continuer dans cet élan en toute neutralité et impartialité jusqu’à l’élection du futur Président. En tout cas, dans l’establishment politique, on fonde beaucoup d’espoir en ce jeune leader qui a, manifestement, de l’avenir. La Nation le regarde. Elle compte énormément sur lui et l’exhorte à demeurer dans une neutralité stricte et absolue afin de doter, enfin, la Côte d’Ivoire d’un Président qui est véritablement l’émanation du peuple.
Choi, l’assurance…
La deuxième personnalité sur laquelle les Ivoiriens fondent aussi beaucoup d’espoir pour une sortie de crise heureuse au soir du scrutin du 31 octobre 2010 est incontestablement le représentant spécial du SG de l’ONU en Côte d’Ivoire, Y.J. Choi. Son institution, l’ONUCI a, elle aussi, abattu un énorme travail en Côte d’Ivoire depuis le déclenchement de la crise armée. L’ONUCI a participé à toutes les grandes étapes du processus de sortie de crise, notamment les audiences foraines, l’enrôlement, l’identification, le désarmement des ex-combattants et autres milices tribales, la sensibilisation des compatriotes par l’entremise de la Radio Onuci FM… C’est donc assurément, une institution qui a pleinement joué sa partition dans la sortie de crise en Côte d’Ivoire. Cependant, Choi et les siens ont l’impérieux devoir de parachever le travail déjà abattu. Surtout que le plus difficile pour eux est à venir. Notamment, la sécurisation du scrutin et le convoyage des urnes et des PV. Et c’est sur ce chapitre que les concitoyens attendent beaucoup de cette institution qui devra se montrer impartiale et rigoureuse. Sans parti pris, elle devra sécuriser le scrutin sur toute l’étendue du territoire national, de sorte à faire obstacle à ceux qui seraient tentés d’empêcher une frange de la population d’accomplir son devoir civique. Choi et ses hommes devront donc se montrer intransigeants sur cette question et veiller à ce que les allogènes Baoulé et Dioula ne soient l’objet d’ostracisme dans l’Ouest du pays, précisément à Gagnoa , Issia, Guiglo, Duékoué, Man, Bloléquin, Touleupleu etc… En sus, l’Onuci devra aussi se montrer très stricte dans le convoyage des urnes et des PV et faire en sorte qu’aucun tripatouillage des résultats ne puisse être possible. En tout cas, à cette étape décisive de l’histoire du pays, Y.J. Choi et ses hommes devront impérativement jouer leur partition afin d’éviter le chaos à la Côte d’Ivoire. Outre l’Onuci, le pays fonde aussi beaucoup d’espoir sur l’actuel patron de la commission électorale indépendante (CEI), l’Ambassadeur Youssouf Bakayoko. Transfuge du Pdci-Rda, la première force politique du pays, le natif du Worodougou a toujours su prendre de la hauteur pour accomplir avec rigueur et dévouement, la mission à lui assignée. Alors que nombre de compatriotes s’accordaient à dénoncer sa mollesse et son immobilisme face à l’ampleur de la tâche, Youssouf Bakayoko a confondu ses détracteurs en accélérant le processus en si peu de temps. Mieux, avec courage et détermination, il est monté sur ses grands chevaux pour marteler, face à la Nation ivoirienne, que « seuls les résultats déclarés par la CEI seront valables le 31 octobre 2010 ». Une déclaration qui, à l’évidence, a coupé l’herbe sous les pieds des candidats qui s’apprêtaient à s’auto-proclamer Président de la République même s’ils n’ont pas l’onction du peuple. Et ce courage, Youssouf Bakayoko devra encore l’avoir le 31 octobre pour s’opposer à toute imposture d’où qu’elle vienne. Le patron de la CEI ne devra donc pas céder à la tentation ni à l’intimidation et au harcèlement de certains candidats véreux. Il doit demeurer ferme, intransigeant et totalement imperturbable afin de doter la Côte d’Ivoire d’un président voulu par le peuple. C’est donc dire que la tâche de Bakayoko est immense, mais les Ivoiriens lui font confiance et espèrent qu’il saura en être à la hauteur. De même que le professeur Paul Yao N’Dré, Président du Conseil Constitutionnel. Même s’il doit son poste à Laurent Gbagbo qui est candidat à cette élection, le professeur agrégé de Droit sait que les intérêts de la Nation priment sur ceux d’un individu, fut-il tenant du titre. Yao Paul N’Dré, à l’instar des autres personnalités susmentionnées, devra donc jouer sa partition devant l’histoire et éviter d’être celui-là même par qui le malheur pourrait s’abattre sur le pays.
J.J
Le Mandat
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