es médecins de Simone Gbagbo répondent au procureur général :
« Tout le monde dans le domaine médical, sait qu’un état diabétique ne s’équilibre pas en 02 ou 03 jours »
DECLARATION DU PROFESSEUR BA ZEZE AU NOM DU COLLECTIF DES MEDECINS DE MADAME SIMONE GBAGBO.
C’est avec émoi qu’il m’a été donné d’écouter la lecture du communiqué du Procureur Général, au journal de 20 heures de la première chaîne de télévision de Côte d’Ivoire, le 05 juillet 2016 mettant en cause, le comportement et les déclarations des avocats de Mme SIMONE GBAGBO qui ont notamment dénoncé le fait que la santé précaire actuelle de leur cliente était la conséquence d’une privation de soins.
Au soutien de sa déclaration, le Procureur Général déclare que je lui aurais assuré que Mme SIMONE GBAGBO pourrait quitter la clinique, le mardi 05 juillet 2016, pour regagner sa cellule.
Je m’inscris en faux, face à ces propos, et souhaite, par la présente, restituer la vérité et faire une mise au point.
En effet, le dimanche 02 juillet 2016, M. le Procureur Général m’a téléphoné, en ma qualité de médecin de la patiente, pour avoir des nouvelles de Mme SIMONE GBAGBO. Je lui ai répondu que ce jour, je n’ai pas pu me rendre à son chevet, à son lieu d’hospitalisation.
Je lui ai néanmoins indiqué qu’un certain nombre d’examens et de consultations complémentaires ont été demandés pour le lundi 03 JUILLET 2016.
Je lui ai encore précisé que la sortie d’hôpital de Mme Simone GBAGBO ne pouvait être envisagée qu’à l’issue des résultats de ces examens, et si le Diabétologue de la Pisam jugeait une telle sortie possible.
Etant précisé que dans une telle hypothèse, il appartiendrait au Diabétologue de mettre en place, un protocole thérapeutique pour essayer d’équilibrer son état. Cela pouvant prendre plusieurs jours, du fait notamment des nombreux malaises antérieurs de Mme Simone GBAGBO au Palais de Justice.
Il est donc surprenant d’apprendre que le Procureur Général ait pu affirmer, lors de l’audience du lundi 4 juillet 2016, que Mme Simone GBAGBO devait sortir de l’hôpital le mardi 05 juillet 2016 de sorte qu’elle pourrait comparaitre devant la Cour d’Assises le jeudi 07 juillet 2016.
Tout le monde dans le domaine médical, sait qu’un état diabétique ne s’équilibre pas en 02 ou 03 jours. Il faut plusieurs jours, voire plusieurs semaines pour équilibrer un diabète. Aussi, en ma qualité de praticien, je refuse qu’on me prête des propos que je n’aurais jamais pu tenir.
En résumé, il est inexact de dire que j’ai demandé qu’on sorte Mme GBAGBO de l’hôpital, alors que le protocole de soins mis en place n’est pas arrivé à son terme.
Enfin, face aux allégations du Procureur Général qui affirme que Madame Simone GBAGBO a toujours bénéficié de soins médicaux, je tiens à dénoncer le caractère erroné de ces propos qui m’amènent à rappeler que contrairement à ce qui a été allégué dans le communiqué du Procureur Général, Madame Simone GBAGBO a bien été privée de soins déjà à Odiénné.
Ce n’est qu’à la suite de la visite de M. DOUDOU DIENE, expert indépendant de l’ONU et sur son insistance et l’appui de la Représentante Spéciale de l’ONU en Côte d’Ivoire, qu’il a été permis, pour la première fois, à un collectif de médecins de lui rendre visite, ce qui a abouti par la suite à une première hospitalisation à la PISAM.
Lors de cette première hospitalisation, et alors qu’elle venait d’effectuer une fibroscopie, elle avait été brutalement retransférée à Odiénné sans avoir même pu retirer sa blouse de patiente et était encore endormie en salle de réveil.
De même, pendant ces Onze derniers mois, nous n’avons pu avoir accès à elle et aucun autre médecin également, la privant ainsi de soins médicaux. Ce n’est que la veille de l’ouverture du procès en assises de Mars 2016, et sur insistance de son Avocat auprès des autorités judiciaires que nous avons pu avoir accès à elle de nouveau et reprendre son traitement médical.
Madame Simone GBAGBO a donc bien été privée de soins, tant à Odiénné qu’à Abidjan, ce qui a eu pour conséquence de fragiliser considérablement son état de santé.
Dans cette affaire, chacun doit prendre ses responsabilités et éviter de travestir la réalité des faits qui demeurent têtus.
FAIT A ABIDJAN, LE 07 JUILLET 2016
Pour le collectif des médecins
Professeur BA ZEZE
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