Alors qu’on annonce le départ des ex-combattants sur tous les sites occupés, une petite visite dans les cités universitaires d’Abobo a permis de constater un fait. Cinq années après la crise postélectorale les cités universitaires Abobo 1 & 2 sont quasi irrécupérables.
Les habitations se sont transformées en abris pour les jeunes voyous, drogués, alcooliques, couples illégitimes, prostituées et autres délinquants qui, en l’absence de contrôle imposent leur loi. En effet après la fermeture annoncée des cités étudiantes, plusieurs logis étaient restés inoccupés avant de servir de Q.G à tous les maux sociaux.
A la cité Abobo 2 en face de la cité policière de la commune et non loin de l’ex-escadron de gendarmerie les mûrs des bâtiments tiennent à peine sur un pied. L’odeur des conteneurs débordés d’ordures et l’eau des égouts qui coulent désormais comme une rivière en plein cœur de la cité sont le quotidien des ex-combattants qui se sont accaparés les lieux à la fin de la crise synonyme du départ des étudiants dans les cités.
Dans cette cité, des ex-combattants se sont reconvertis dans l’élevage et l’agriculture. Certains y élèvent désormais des chèvres, des moutons et même des bœufs qui pendant la journée ne manquent pas de profiter d’un bain chaud, à la fois couchés sur les routes dehors, au grand dam des automobilistes et des piétons.
Les cours des deux cités ont été transformées en toilette publique. Des déchets humains on en voit un peu partout dans les espaces, qui prouvent que les occupants des lieux et les animaux ont en commun cette sauvagerie.
Ce mercredi jour de notre passage, nul besoin de rentrer dans l’une de ces cités qui sombrent dans l’abîme pour comprendre la chienlit. Un couple qui se disputait depuis l’une des chambres, proférait de gros mots à haute voix.
« A vrai dire, c’est un vrai lieu de débauche à ciel ouvert! Les nouveaux occupants des habitations délabrées, sont très dangereux et complètement inconscients de leurs actes… ils sèment la terreur la nuit » » » on ne sait pas qui est ex-combattants et qui est vagabonds. Ils occupent tous cette cité et la nuit ils nous pourrissent la vie par des agressions » ont fait savoir deux témoins visiblement excédés, en face des cités Abobo 1 & 2.
De l’autre côté, des murs affaiblis par des craquelures ont cédé à la première pluie. Ces failles ont laissé une partie des deux cités à vent où on peut facilement voir des petits enfants s’amuser en slip auprès de parents âgés qui prouvent que des familles à la manière des ex-combattants se sont accaparés les lieux.
À l’intérieur, les mûrs délabrés des chambres, les eaux de ménages déversées dans les escaliers ont accéléré la ruine des deux cités. Tout est à reconstruire après le départ des Ex-combattants et de tous les autres occupants.
Vivement que l’émergence atterrisse dans ces cités qui donnaient plus ou moins une belle vitrine à la commune d’Abobo.
Koaci.com
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