L’intervention française au Bénin marque une inflexion notable de la politique africaine de Paris. Après plusieurs années de recul en Afrique de l’Ouest, consécutives à une série de coups d’État ayant balayé ses principaux alliés sahéliens, la France a choisi d’apporter un soutien militaire discret mais décisif au président béninois Patrice Talon lors de la tentative de putsch du 7 décembre.
À Cotonou, le camp militaire de Togbin, transformé en véritable forteresse, est devenu le dernier bastion des mutins. C’est là que se sont concentrées les opérations visant à mettre fin à l’insurrection, avec l’appui de partenaires régionaux. Le Nigeria, sous l’égide de la Cedeao, a notamment engagé des moyens aériens pour reprendre le contrôle de la situation.
Dans ce cadre, la France a apporté un soutien technique aux forces béninoises, officiellement limité au renseignement, à la surveillance et à la logistique. Une implication volontairement peu détaillée par l’Élysée, soucieux d’éviter toute perception d’ingérence directe.
Cette intervention, modeste sur le plan militaire mais forte sur le plan politique, traduit la nouvelle stratégie française en Afrique de l’Ouest : agir en appui, dans un cadre multilatéral, pour défendre des partenaires clés, tout en limitant l’exposition et les coûts politiques d’un engagement direct.






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