Téléphone rose: Abidjan, nouveau hub discret d’un business européen

Derrière des villas sans enseigne à Cocody, Abidjan abrite un véritable centre offshore du téléphone rose français. Sous couvert de recrutements pour des postes de télévendeurs, de nombreuses jeunes femmes ivoiriennes se retrouvent formées à gérer des conversations érotiques destinées au marché français, souvent à leur insu.

L’entreprise Even Media Interactive Côte d’Ivoire (EMICIV), officiellement spécialisée dans le service client, mènerait en réalité une partie de ses activités dans les lignes surtaxées érotiques, un secteur très rentable en France mais peu réglementé en Côte d’Ivoire. Les téléopératrices, payées environ 160 000 F CFA par mois, sont poussées à retenir le client le plus longtemps possible, jouant tour à tour le rôle de confidente, voyante ou amante fictive.

Face au chômage élevé et à la précarité qui frappent particulièrement les femmes, beaucoup acceptent ces emplois malgré la pression, les horaires épuisants et le tabou social.

Les autorités locales assurent ne pas être informées de telles activités, et les tentatives d’enquête auprès d’EMICIV restent sans réponse.

Dans l’ombre, les voix ivoiriennes alimentent ainsi un marché européen lucratif, où la séduction et la solitude s’échangent… à la minute.

Avec Linfodrome.com

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