Le carburant d’aviation durable (SAF) représente une opportunité stratégique non seulement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre tout au long du cycle de vie du carburant, mais aussi pour conserver de la valeur au sein des économies africaines et créer des emplois qualifiés.
Aujourd’hui, l’Afrique importe la majeure partie de son kérosène, ce qui lui coûte chaque année des milliards de dollars et expose les compagnies aériennes et les gouvernements à la volatilité des prix du pétrole et aux chocs monétaires. Dans le même temps, la diversité des ressources agricoles et renouvelables de l’Afrique offre un avantage stratégique pour la production de carburants durables.
La production domestique de SAF pourrait aider à surmonter les désavantages structurels de coût auxquels font face les compagnies aériennes africaines – prix élévés du kérosène, faible concurrence entre les fournisseurs, faibles volumes d’achat et taxes élevées.
La Banque mondiale prévoit que l’Afrique subsaharienne connaîtra une forte augmentation de sa population en âge de travailler d’ici 2050 et que la mise à profit de ce dividende démographique dépendra de la création d’emplois qualifiés à grande échelle. Les chaînes de valeur du SAF – de la culture des matières premières au raffinage et à la logistique – peuvent stimuler l’emploi et la croissance économique. Pour transformer ce potentiel en production, il faut une action coordonnée dans trois domaines qui se renforcent mutuellement : les matières premières, la politique et les finances.
Aujourd’hui, les carburant d’aviation durables ont un prix élévé en raison de leur production limitée. Les abondantes ressources en énergie renouvelable et la diversité des matières premières de l’Afrique pourraient faire du continent un acteur clé dans la réduction coûts – une opportunité industrielle à ne pas manquer.
Grâce à des années de recherche en Afrique et dans le monde, notamment une étude réalisée en 2019 avec le WWF Afrique du Sud et l’Institut International pour l’Analyse des Systèmes Appliqués, ainsi qu’une étude réalisée en 2023 en Éthiopie et en Afrique du Sud avec la Table Ronde sur les Biomatériaux Durables (RSB), Boeing a constaté que les évaluations locales des matières premières basées sur des données sont la première étape essentielle.
Forts de cette expérience, Boeing et la RSB collaborent avec d’autres pays africains afin d’évaluer le potentiel des matières premières durables et la capacité de production de carburants alternatifs (SAF) afin de soutenir la création d’un écosystème régional de SAF et d’éclairer les politiques nationales. La mobilisation des gouvernements, des organismes de recherche et les compagnies aériennes permettra d’établir des bases de référence fiables crédibles pour ces travaux.
Le SAF peut réduire les émissions de carbone de jusqu’à 80 % sur le cycle de vie du carburant par rapport au kérosène conventionnel. Cependant, selon l’Association Internationale du Transport Aérien (IATA), pour atteindre l’objectif de décarbonation de l’industrie aéronautique, la production de SAF dans le monde doit passer de 2 millions de tonnes prévues en 2025 à environ 500 millions de tonnes dans les 25 prochaines années.
Les SAF ne se développeront pas du jour au lendemain. C’est pourquoi, il faut maximiser l’impact de chaque litre de carburant alternatif durable tout en réduisant la demande en carburant. Les avions modernes tels que le Boeing 737 MAX et le 787 Dreamliner aident les compagnies aériennes à réduire leur consommation de carburant et leurs coûts d’exploitation. En Afrique, où environ 70 % des futures livraisons sont des avions monocouloirs et où la connectivité intra-régionale est une priorité, des avions efficaces peuvent élargir les routes et soutenir le commerce et le tourisme tout en travaillant à l’élargissement de l’offre de SAF.
En travaillant ensemble, nous pouvons transformer le potentiel de l’Afrique au profit des industries locales, des emplois, de la connectivité et de la prospérité partagée. La mise en place de marchés souverains de SAF parallèlement à l’accélération de la modernisation des flottes et de l’efficacité opérationnelle, peut alimenter cette transformation et générer des économiques durables à travers tout le continent.
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