Violation supposée de l’espace aérien burkinabè: l’AES hausse le ton face au Nigeria dans un Sahel sous tension

L’atterrissage « forcé » d’un avion militaire nigérian de type C-130 à Bobo-Dioulasso, officiellement [selon le Nigeria] en route pour le Portugal et dévié pour raisons techniques, dépasse largement le cadre d’un simple incident aérien.

Même si Abuja maintient la thèse d’une avarie mécanique, l’épisode survient dans un climat régional sous haute tension et met en lumière la recomposition accélérée des rapports de force en Afrique de l’Ouest. Le Nigeria — puissance hégémonique engagée dans la gestion de la tentative de coup d’État au Bénin — se retrouve désormais face à une Confédération des États du Sahel (AES) déterminée à affirmer son autonomie stratégique et sa souveraineté aérienne.

Pour le Mali, le Burkina Faso et le Niger, le passage non autorisé de l’appareil constitue l’occasion d’ériger de nouvelles « lignes rouges » : toute intrusion aérienne, qu’elle soit accidentelle, technique ou délibérée, sera désormais considérée comme une menace directe contre la sécurité confédérale. La mise en état d’alerte maximale des défenses aériennes en est la démonstration immédiate.

En arrière-plan, la tentative de putsch au Bénin joue un rôle de catalyseur, cristallisant une confrontation croissante entre une CEDEAO resserrée autour du leadership militaire d’Abuja et une alliance sahélienne qui entend rompre avec ce qu’elle perçoit comme un cycle d’ingérences persistantes. Cet incident, en apparence banal, révèle en réalité l’accentuation d’une polarisation géopolitique qui redessine en profondeur le paysage sécuritaire ouest-africain.

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