Pourquoi la présence d’un sous-ministre américain à l’investiture de Ouattara interroge

Par Dr Touré
Il convient d’opérer une distinction claire entre, d’une part, les discours diplomatiques souvent empreints de formules bienveillantes, tels que ceux que les pays africains entendent depuis des décennies de la part des institutions de Bretton Woods, et, d’autre part, la réalité géopolitique et économique qui sous-tend ces communications.
Au lieu d’adopter ces déclarations au premier degré, il est nécessaire d’en faire une lecture analytique, centrée sur les véritables intérêts stratégiques et compétitifs qu’elles servent.
À ce titre, une question s’impose : pourquoi les États-Unis ont-ils choisi d’être représentés par un simple sous-ministre du Département d’État lors de l’investiture d’un chef d’État africain, si ce dernier est réellement perçu comme un partenaire stratégique d’envergure ? Les États africains gagneraient à dépasser la dimension diplomatique de ces messages et à exiger une relation internationale fondée sur une considération mutuelle effective et une véritable réciprocité.
Il est d’ailleurs utile de rappeler qu’Alassane Ouattara n’est jamais invité aux investitures des présidents américains et que, lors de l’une de ses visites recentes aux États-Unis, il n’a été reçu que par le maire de New York dans un espace hôtelier public, un signal diplomatique sans ambiguïté quant au niveau de traitement réel qui lui est accordé sur la scène américaine.
Il est tout aussi préoccupant d’observer certains chefs d’État africains, comme le président du Sénégal, se précipiter pour obtenir une photo avec un responsable américain de second rang. Dans une logique diplomatique rigoureuse, il aurait été plus approprié de déléguer cette interaction à un haut fonctionnaire de niveau équivalent, conformément aux usages suivis par les États-Unis eux-mêmes.
Par Dr Touré Aboubacar






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