Le président Ouattara a prêté serment le 08 Décembre à Abidjan au palais présidentiel, devant un parterre d’invités, composé de onze de ses pairs africains, de délégations américaine, française, d’anciens chefs d’États africains, et de la secrétaire générale de l’OIF. Dans son discours d’investiture qui annoncait son programme, il a annoncé que ce quatrième mandat sera celui de la » transmission générationnelle « . Il n’a pas ajouté » du pouvoir » mais on suppose qu’il parle de cela. C’est cette phrase qui fait la une de la presse internationale.
Pourtant il l’avait déjà prononcé lors de son adresse à la nation en 2017, parlant de laisser le pouvoir aux « jeunes générations ». Ce qui ne l’a pas empêché de rempiler en 2020, il est vrai après le décès d’Amadou Gon Coulibaly, qui devait prendre sa relève. En Septembre 2021 dans une interview à l’hebdomadaire Jeune Afrique, le président Ouattara s’est voulu de nouveau formel. Si en 2020 une situation exceptionnelle lui « commandait de rester », en 2025 c’est sûr il passerait la main. Mais en 2025, il décide de rempiler de nouveau car « le devoir peut parfois transcender la parole donnée de bonne foi », justifie-t-il dans l’adresse annonçant sa candidature le 29 Juillet 2025.
C’est vrai qu’on peut se dire que le président Ouattara n’aura pas le choix en 2030. Il devra impérativement effectuer cette « transmission générationnelle » au terme de son quatrième mandat. Pourtant dans l’Afrique d’aujourd’hui, rien n’est moins sûr. Les constitutions ne sont pas inscrites dans le marbre. Il n’est pas exclu que le verrou de la limitation des mandats soit finalement retiré par une réforme constitutionnelle. Ce n’est pas de la fiction. Cela reste une option qui fait parfaitement sens. Les défis sécuritaires, les incertitudes économiques internationales, qui ont justifié sa candidature en 2025…etc…..ne vont pas s’évaporer en cinq ans. C’est dire que le « devoir » peut encore rappeler le président Ouattara au terme de son quatrième mandat, « si sa santé le permet » comme il aime à le rappeler.
Oui, il est sincère en ce moment en parlant de « transmission générationnelle ». Mais il l’a été à deux reprises, sans pour autant que cela soit effectif. Si les raisons qui ont présidé à sa candidature en 2025, perdurent, la logique voudrait qu’il soit toujours dans la place au-delà de 2030. Ce ne serait pas inédit pour un pays africain, cela reste une option qu’on ne peut pas écarter. Et, finalement ce ne sera pas si mal pour ce pays diront certains. Cinq ans, c’est une échéance à la fois lointaine et proche, beaucoup plus proche qu’on ne le croit.
Douglas Mountain
oceanpremier4@gmail.com
Le Cercle des Réflexions Libérales






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