
Vendredi 5 décembre 2025, Abidjan — Le projet Cocoa4Future, lancé en 2020 par le CIRAD avec un financement de l’Union européenne et de l’Agence française de développement (AFD), s’est achevé la semaine dernière. Déployé en Côte d’Ivoire et au Ghana, il visait à renforcer la résilience des systèmes cacaoyers face aux défis environnementaux, climatiques et socio-économiques. Plusieurs centaines d’exploitations ont été étudiées grâce à un travail conjoint entre chercheurs locaux et experts européens, contribuant à améliorer les connaissances agronomiques et les pratiques culturales.
L’importance de telles initiatives est cruciale : la filière cacao représente 14 % du PIB ivoirien et 45 % des recettes d’exportation, tout en étant responsable de 37,4 % de la déforestation nationale. Dans ce contexte, ONG, autorités publiques, acteurs privés et partenaires internationaux doivent agir ensemble pour concilier production et durabilité.
L’Union européenne, principal débouché du cacao ivoirien, inscrit son action dans le programme indicatif pluriannuel 2021-2027, structuré autour de trois priorités : capital humain, croissance durable et gouvernance. En 2023, elle a renforcé son cadre avec la directive sur le devoir de vigilance, obligeant les grandes entreprises à garantir la traçabilité complète de leurs chaînes d’approvisionnement, à prévenir les risques environnementaux et sociaux, et à lutter contre le travail des enfants.
La coopération UE–Côte d’Ivoire s’est matérialisée par plusieurs initiatives structurantes, notamment les « Cocoa Talks » — un cadre de dialogue régulier sur la durabilité — et un partenariat de 65 milliards de FCFA entre la BEI et la BNI pour soutenir les entreprises du secteur, avec un accent sur l’emploi des jeunes, l’égalité des sexes et la transition écologique.
Les progrès sont notables : fin 2025, près de 855 000 producteurs sont enregistrés dans le système national de traçabilité. Des entreprises comme Barry Callebaut, Tony’s Chocolonely ou Puratos montrent qu’il est possible d’associer performance, équité et respect de l’environnement.
Reste une incertitude : l’entrée en vigueur de la réglementation européenne interdisant l’importation de produits liés à la déforestation, repoussée à 2026, et qui pourrait rebattre les cartes pour toute la filière.
Avec sercom






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