Travaux du District à Adjamé: Pourquoi Farikou tente la récupération ?

Libre opinion: Du sabotage et de la tentative avortée de récupération de travaux du District autonome d’Abidjan par le maire d’Adjamé ou plaidoyer pour la fin des brouilles entre Bacongo et Farikou

Au niveau de la Mairie d’Adjamé, quelque chose de pas net est en train de se passer. En effet, le maire Farikou Soumahoro s’est depuis peu engagé dans une dynamique de récupération des chantiers ouverts par le District autonome d’Abidjan et de diabolisation de celui-ci, après plusieurs mois de collaboration dans le cadre de l’ordre urbain et de l’amélioration du cadre de vie et de travail des populations.

Est-ce l’approche des élections législatives du 27 décembre 2025 qui explique de tels agissements, ou est-ce la nature première de l’homme qui s’exprime ?

La scène rocambolesque observée le week-end du 28 novembre 2025 sur le site du centre commercial dit « Petit Lomé » mérite que l’on se pose cette question.

Suite à l’incendie qui a ravagé totalement le centre commercial susvisé le 15 mai 2025, on se rappelle les cris de détresse des commerçants sinistrés et l’élan de solidarité dont ils ont été l’objet, notamment de la part de présidents d’institutions et de membres du gouvernement.

On se souvient également des différentes rencontres de concertation entre la Primature, le District autonome d’Abidjan, la Mairie d’Adjamé et les commerçants sinistrés, qui ont abouti finalement à la démolition totale du bâtiment incendié en vue de la reconstruction d’un nouveau centre commercial.

Il nous revient, à cet effet, qu’une nouvelle convention de bail à construction aurait été négociée et conclue entre le District autonome d’Abidjan et l’ancien concessionnaire dont la convention devait prendre fin le 14 juillet 2036. Sous l’autorité et les orientations du Premier ministre, chef du gouvernement, la nouvelle convention aurait été soumise à diverses mesures sociales au profit des victimes de l’incendie, notamment la préférence qui devra leur être accordée dans l’accès au nouveau centre, la réduction du montant des pas de porte, et un différé de plusieurs mois pour le paiement des loyers. Selon nos sources, toutes ces conditions ont été élaborées en accord avec la mairie qui a même établi la liste des commerçants impactés, soit 550 personnes.

Malheureusement, des individus se réclamant de la mairie ont plusieurs fois fait irruption sur le chantier, intimant l’ordre à l’opérateur d’arrêter les travaux. Il en a été ainsi jusqu’à ce que le député-maire M. Farikou Soumahoro lui-même se rende sur les lieux pour s’emparer des clés des engins déployés, sous le prétexte que le Conseil municipal n’aurait pas été informé de la nature des travaux en cours. Depuis quand un maire a-t-il la compétence de bloquer des travaux sur un site qui ne lui appartient pas, surtout lorsque les documents administratifs exigés sont en règle, au simple motif qu’il n’est pas informé ?
Les commerçants sont choqués, tandis que le District autonome d’Abidjan continue de s’interroger.

Autre fait, autre scène, autre dérapage, quelques jours auparavant : une visite presse organisée le vendredi 14 novembre 2025 par la Direction de la Communication du District pour présenter aux journalistes divers travaux effectués par le District autonome d’Abidjan (le rond-point Liberté, fontaine, les nouvelles gares de bus et de minicars ainsi que des magasins construits) se déroulait sans incident et touchait à sa fin, lorsqu’un émissaire du maire, un certain Amara, a surgi pour demander l’arrêt immédiat de la visite. Sans décision administrative, sans arrêté, sans motif !

Dans la même commune, le Ministre, Gouverneur avait procédé au déguerpissement de commerçantes logées dans des conditions précaires. Il avait ensuite procédé à une reconstruction de cet espace afin de leur assurer un meilleur cadre de vie et de travail. À la fin des travaux, il a installé les mêmes femmes gracieusement. Un geste social, humain, salutaire.

C’était mal connaître le maire ! Une fois le Ministre, Gouverneur reparti, Monsieur le Maire a aussitôt fait fermer les magasins et chassé les commerçantes au motif que ces femmes ne seraient pas issues de sa commune, Adjamé. Selon des commerçantes interrogées, les services compétents de la Mairie réclameraient désormais des pas de porte dont les montants nous seront communiqués, alors que les magasins ont bel et bien été attribués gracieusement par le Ministre, Gouverneur au titre des actions sociales du District autonome d’Abidjan.

Malgré tous ces micmacs du député-maire, toutes les sources proches du District autonome d’Abidjan que nous avons interrogées assurent qu’il n’existe aucun différend avec la Mairie. Et pourtant, les faits sautent à l’œil : chantiers bloqués, commerçantes pénalisées et expulsées de leurs magasins. Le District dit ne pas comprendre tous ces agissements qui frisent le ridicule au point où des observateurs affirment que l’ingratitude a un nom, celui du député-maire d’Adjamé, Farikou Soumahoro, en se référant aux différents travaux réalisés jusque dans l’enceinte de la mairie elle-même qu’il préfère appeler désormais Hôtel communal.

Il est vrai que le maire se plaint d’un manque de considération à son égard, et va jusqu’à affirmer que le Ministre, Gouverneur, par ailleurs secrétaire exécutif de son parti, le RHDP, aurait tenté un complot contre lui aux législatives du 27 décembre 2025, en préférant à sa candidature celle d’un autre cadre, mais nous savons tous que le Ministre, Gouverneur n’a aucun intérêt à entretenir des actions contre un élu de son parti, qui est de surcroît une autorité municipale avec laquelle il a développé une proximité pendant de longs mois, comme le prouvent les nombreuses visites conjointes sous le soleil et la pluie effectuées sur les différents chantiers engagés dans la commune, y compris les travaux de modernisation et d’embellissement effectués dans les locaux de la Mairie, pour donner à ceux-ci une meilleure visibilité.

Il faut espérer que cet épisode malheureux de la collaboration entre le District autonome d’Abidjan et la Mairie d’Adjamé va prendre rapidement fin, pour le bonheur des populations de la commune d’Adjamé.

Une libre opinion de
Olivier Tayé Gondo
Abidjan, le 4/12/2025
Olivier-gondo@gmail.com

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