Thiaroye nous rappelle que la vérité, la justice et la dignité ne s’effacent jamais.
Aux côtés du président Adama Barrow de Gambie, du président de l’Assemblée nationale du Togo, Komi Sélom Klassou, et du vice-président ivoirien Tiémoko Meyliet Koné, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, ainsi que tout le Sénégal, ont commémoré le 81ᵉ anniversaire du massacre de Thiaroye de 1944.
En rendant hommage à ses Tirailleurs, le Sénégal réaffirme que leur sacrifice demeure une lumière pour la conscience nationale et un repère pour la marche collective vers une Afrique unie, souveraine et fidèle à son histoire.
Un massacre longtemps occulté
Le massacre de Thiaroye, survenu le 1ᵉʳ décembre 1944 près de Dakar, demeure l’un des drames les plus marquants et les plus controversés de l’histoire coloniale française. Ce jour-là, des tirailleurs sénégalais fraîchement rapatriés d’Europe furent violemment réprimés pour avoir réclamé le paiement légitime de leurs soldes et primes de captivité.
Après avoir combattu pour libérer la France durant la Seconde Guerre mondiale, ces anciens prisonniers de guerre espéraient retrouver dignité et reconnaissance. Ils furent accueillis par le mépris, les retards de paiement et l’injustice. Leur mouvement de protestation pacifique fut brutalement réprimé au petit matin : les troupes françaises ouvrirent le feu sur des soldats désarmés.
Le bilan officiel fit état d’une trentaine de morts, mais de nombreux historiens évoquent entre 60 et plus de 200 victimes. Plusieurs survivants furent arrêtés et condamnés lors de procès expéditifs. Pendant des décennies, l’événement fut enfoui sous le silence des autorités et la douleur des familles.
Ce n’est que récemment que la France a reconnu sa responsabilité, qualifiant la tragédie d’« injustice ». Au Sénégal, la commémoration annuelle rappelle que le sacrifice des tirailleurs demeure un repère moral. Thiaroye reste un symbole puissant de la quête de vérité, de justice et de souveraineté mémorielle en Afrique.






Commentaires Facebook