Par Dr Touré
La désagrégation progressive de la gauche politique ivoirienne résulte, en grande partie, d’une absence de clairvoyance stratégique et de choix tactiques improductifs, dont Laurent Gbagbo porte une responsabilité historique majeure. L’un des actes fondateurs de cette dérive reste la dérogation ouverte aux prescriptions constitutionnelles, concédée dans le cadre des accords de Pretoria, afin de permettre la candidature d’Alassane Ouattara. Cette transgression, devenue le précédent qui a reconfiguré durablement le champ politique ivoirien, constitue l’un des facteurs qui ont favorisé la consolidation hégémonique du pouvoir actuel.
Aujourd’hui, l’éclatement, l’atomisation et l’incohérence doctrinale de la gauche fragilisent gravement l’équilibre démocratique ivoirien, ou ce qui en reste.
Dans ce contexte, il apparaît indispensable que Laurent Gbagbo envisage sérieusement son retrait de la vie politique active afin de permettre l’émergence d’un leadership renouvelé, capable de fédérer les sensibilités progressistes, de structurer un projet politique stratégique et cohérent, et de reconstruire un contre-pouvoir idéologique crédible et compétente, indispensable à la vitalité démocratique de la Côte d’Ivoire.
Dr Touré Aboubakar
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