Côte d’Ivoire: le projet aurifère Assafo-Dibibango entre dans une phase clé

Par Fleur Kouadio

Le développement du projet aurifère Assafo-Dibibango, dans le département de Tanda, avance avec l’approbation officielle de son étude d’impact environnemental et social par le ministère de l’Environnement. Cette décision ouvre la voie à la poursuite des travaux menés par Endeavour Mining, déjà active sur plusieurs sites aurifères du pays.

L’étude de préfaisabilité rendue publique fin 2024 décrit un projet appelé à devenir l’un des plus importants du portefeuille ivoirien. Endeavour y prévoit une production moyenne d’environ 330 000 onces d’or par an durant les dix premières années d’exploitation, un volume qui placerait Assafo-Dibibango parmi les sites aurifères les plus ambitieux du pays. L’entreprise insiste également sur un coût d’exploitation relativement faible, un argument qui renforce l’attractivité du projet.

L’étude d’impact, réalisée par le cabinet CI-ENVAL, constitue un passage obligatoire. Elle examine les effets potentiels de l’exploitation sur l’environnement, les sols, l’eau et les communautés riveraines. L’approbation délivrée par les autorités signifie que les mesures proposées pour réduire les impacts ont été jugées conformes aux normes nationales. Les prochaines étapes devraient préciser les engagements définitifs en matière de compensation, de suivi environnemental et de gestion des terres.

Comme souvent dans le secteur minier, les attentes économiques sont importantes. Le projet pourrait générer des revenus non négligeables pour l’État à travers les redevances et taxes minières. Les retombées locales sont également évoquées: emplois, opportunités pour les entreprises de la région, amélioration des infrastructures. Mais de nombreux observateurs rappellent que ces bénéfices doivent être mesurés à l’aune des réalités du terrain. Les populations concernées attendent notamment des garanties sur le relogement éventuel, l’accès à l’eau, la protection des zones agricoles et le respect des engagements annoncés.

La Côte d’Ivoire cherche depuis plusieurs années à renforcer l’attractivité de son secteur minier. Le cadre légal a été revu, les contrôles environnementaux renforcés, et plusieurs projets d’envergure ont vu le jour. Assafo-Dibibango s’inscrit dans cette dynamique, mais sa réussite dépendra de la capacité d’Endeavour et de l’État à assurer un suivi rigoureux des promesses faites aux populations.

Pour l’heure, aucun calendrier précis n’a été communiqué sur le début effectif de l’exploitation industrielle. L’entreprise doit encore finaliser l’étude de faisabilité complète et prendre une décision d’investissement. La mise en place des infrastructures minières et des dispositifs de suivi social et environnemental figurera parmi les étapes les plus sensibles.

Dans une région où les projets extractifs se multiplient, Assafo-Dibibango sera observé de près. Les défis sont connus: retombées économiques transparentes, gestion environnementale crédible, implication des communautés. Les mois à venir permettront de mesurer si ce projet peut répondre à ces attentes dans une zone où les enjeux sociaux restent particulièrement forts.

F. Kouadio

Cap’Ivoire Info / @CapIvoire_Info

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