Sommet sur le climat: un accord minimal qui divise la communauté internationale

Au terme d’une séance de clôture mouvementée, près de deux cents États ont validé, hier soir au Brésil, un accord climatique jugé décevant par une grande partie de la communauté internationale. Si l’adoption du texte évite l’échec diplomatique, elle n’a suscité ni enthousiasme ni sentiment d’avancée majeure.

L’accord prévoit un renforcement du soutien financier destiné aux pays les plus vulnérables afin de les aider à faire face aux effets déjà visibles du réchauffement climatique. En revanche, les discussions sur la réduction progressive de l’usage du charbon, du pétrole et du gaz n’ont pas abouti. Malgré la pression d’un large bloc de pays favorables à une transition énergétique plus ambitieuse, les États producteurs d’hydrocarbures — emmenés par l’Arabie saoudite — ont réussi à empêcher toute mention contraignante sur ce point.

« Un texte très en dessous des attentes »

Si certains saluent malgré tout l’effort collectif, beaucoup dénoncent un accord « trop timide » et incapable de répondre à l’urgence climatique.

Hilde Stroot, spécialiste des questions climatiques au sein d’Oxfam Novib, se montre sévère à l’égard du compromis trouvé. Selon elle, « une fois encore, les pays en développement, pourtant en première ligne face aux impacts du réchauffement, ressortent perdants ». Elle dénonce le caractère « trop vague » des engagements financiers et regrette que les sources de financement promises restent « largement indéterminées », laissant planer des doutes sur la mise en œuvre réelle du soutien prévu.

Cet accord arraché au terme de négociations laborieuses relance le débat sur la capacité de la communauté internationale à agir collectivement face à l’urgence climatique. Les signaux de ces derniers mois ne sont guère encourageants : la conférence consacrée à la lutte contre la pollution plastique s’est soldée par un échec, tandis que les États-Unis ont récemment bloqué un texte visant à verdir le secteur du transport maritime.

Washington était d’ailleurs absent de ce sommet au Brésil, après son retrait de l’Accord de Paris sous la présidence de Donald Trump, un choix qui continue de peser sur les dynamiques de coopération mondiale.

L’édition 2026 du sommet sur le climat se tiendra en Turquie, sous présidence australienne. Les deux pays ont longtemps rivalisé pour accueillir l’événement, avant de s’entendre sur cette formule hybride. Reste à savoir si le dénouement confus du sommet de Belém restera une exception ou s’il révèle une tendance plus profonde : celle d’un processus international de plus en plus incapable de produire des avancées tangibles.

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