Côte d’Ivoire: une dette qui engloutit 84 % des recettes, vers une cavalerie budgétaire ?

En 2024, la Côte d’Ivoire a consacré 5 206 milliards FCFA au service de la dette, soit près de 84 % des recettes budgétaires effectivement mobilisées (6 200 milliards FCFA selon la Cour des comptes). Autrement dit, l’État n’a disposé que de 16 % de ressources propres pour couvrir le reste de ses obligations publiques. Dans un tel contexte, le recours à un nouvel endettement est devenu incontournable pour financer non seulement les investissements, mais aussi — fait plus inquiétant — une partie des dépenses courantes.

La Cour des comptes souligne par ailleurs que la masse salariale absorbe à elle seule 40 % des recettes fiscales, révélant à la fois le poids d’une administration particulièrement étendue et les limites d’un endettement qui, malgré son ampleur, ne génère pas suffisamment de richesses nouvelles pour alléger la pression budgétaire.

Cette configuration financière soulève une question centrale :
le pays ne s’est-il pas engagé dans une forme de cavalerie budgétaire, où l’endettement sert à combler les déficits récurrents plutôt qu’à soutenir une création de valeur durable ?

Un modèle qui, s’il perdure, risque d’enfermer l’économie dans une spirale où l’emprunt devient non pas un instrument de développement, mais un mécanisme de survie.

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