Métro d’Abidjan: un chantier d’envergure qui transforme déjà la capitale (Chronique)

Par Fleur Kouadio

Le projet de métro d’Abidjan poursuit son avancée sur l’axe Anyama–Aéroport Félix-Houphouët-Boigny. Avec ses 37 kilomètres de tracé et ses ouvrages d’art en construction, cette première ligne s’impose comme l’un des chantiers les plus ambitieux engagés par la Côte d’Ivoire. Au-delà de l’aspect technique, c’est l’ensemble de la dynamique urbaine, sociale et économique de la capitale qui se trouve progressivement modifié. Le financement du projet repose principalement sur des accords conclus entre la Côte d’Ivoire et la France. Les conventions signées avec le Trésor français représentent environ 870 milliards FCFA, auxquels s’ajoutent des prêts destinés au matériel roulant, notamment pour les trains fournis par Alstom. Selon les estimations publiées ces dernières années, le coût total se situe entre 1,3 et 1,8 milliard d’euros. Les travaux mobilisent un consortium d’entreprises françaises chargé de la construction, de l’équipement et, à terme, de l’exploitation. Sur le terrain économique, les effets attendus sont importants. La future ligne devrait transporter plus d’un demi-million de voyageurs par jour et contribuer à fluidifier la circulation dans une ville régulièrement paralysée par les embouteillages. Les autorités soulignent également les bénéfices environnementaux liés à la réduction des émissions polluantes et à la modernisation des déplacements. Le chantier génère des emplois dans plusieurs secteurs et pourrait, à moyen terme, renforcer l’activité commerciale autour des futures stations.

Cette transformation s’accompagne cependant de conséquences sociales notables. Plus de 13 000 personnes ont été identifiées comme directement affectées par la libération des emprises. Si les autorités affirment que les indemnisations ont été effectuées selon les procédures, certains habitants estiment que les montants proposés ne compensent pas réellement leurs pertes. La reconfiguration de certains quartiers et la disparition de zones d’activités informelles créent également des incertitudes pour de nombreuses familles.

Le métro d’Abidjan reste un projet structurant, capable d’influencer durablement l’organisation de la capitale. Son impact réel dépendra de sa mise en service, de son intégration avec les autres modes de transport et des efforts engagés pour accompagner les populations affectées. L’enjeu consiste désormais à faire en sorte que les bénéfices promis profitent au plus grand nombre.

F. Kouadio

Cap’Ivoire Info / @CapIvoire_Info

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