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La Fondation Afrique-Europe présente le rapport The State of Africa-Europe 2025 – Financing Our Future : une feuille de route pour financer notre futur autrement à l’approche du Sommet UA-UE

La Fondation Afrique-Europe (AEF) appelle à une nouvelle ère dans les relations Afrique-Europe, basée non plus sur l’aide mais sur des investissements équitables, et non sur des promesses mais sur des résultats tangibles. Réalisé en partenariat avec l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD) et plus de 50 institutions de recherche africaines et européennes, le rapport The State of Africa-Europe 2025 – Financing Our Future propose une feuille de route pragmatique pour un partenariat fondé sur l’équité, la responsabilité partagée et l’impact réel.

Addis-Abeba / Bruxelles, 18 novembre 2025 – À la veille du 7ᵉ Sommet UA–UE à Luanda, la Fondation Afrique-Europe publie son rapport phare pour 2025, appelant à une révision fondamentale de la coopération financière entre les deux continents. L’Afrique et l’Europe représentent ensemble 1,8 milliard de citoyens et près de 30 % des États membres de l’ONU, un poids collectif capable d’influencer l’agenda mondial. Pourtant, leur coopération financière reste insuffisamment exploitée. La Fondation invite les deux continents à aller au-delà des aides ponctuelles pour construire un partenariat durable, fondé sur le leadership partagé et le co-investissement. Ce cadre à long terme vise à unir les capitaux publics et privés afin de générer un impact à grande échelle. Ce modèle repose sur des processus plus efficaces et des financements plus stratégiques, avec l’ambition de créer de la valeur et d’innover financièrement, tout en conciliant pleinement les objectifs climatiques et le développement humain. Ce rapport constitue l’évaluation la plus complète à ce jour des relations Afrique-Europe, avec la finance comme fil rouge traversant tous les chapitres thématiques : de la santé aux minerais de transition, de la gouvernance des océans aux industries créatives. Il paraît à un moment symbolique, à l’aube du renouvellement attendu du partenariat politique des deux unions, 25 ans après sa création. Le 7ᵉ Sommet UA-UE qui se tiendra en Angola du 24 au 25 novembre doit marquer un passage de l’intention à l’action, transformant la vision du partenariat en agenda de résultats tangibles. Paul Walton, Directeur exécutif de l’AEF, commente : « Si l’Afrique et l’Europe veulent avoir une influence réelle sur la scène mondiale, elles doivent unir leurs forces, saisir ce moment charnière de transition géopolitique et prouver, par des résultats concrets, les bénéfices de leur partenariat pour leurs citoyens. Le rapport The State of Africa-Europe – Financing our Future lance un appel à l’action : il invite à bâtir les outils, la confiance et le rythme nécessaires pour obtenir des progrès tangibles – non pas d’un Sommet à l’autre, mais dès aujourd’hui, à l’échelle d’une même génération. » Le rapport alerte sur le fait que l’Afrique perd chaque année près de 90 milliards de dollars à travers les flux financiers illicites, alors que des secteurs essentiels demeurent sous-financés. Il préconise une meilleure mobilisation des ressources internes et une réforme des systèmes financiers internationaux pour permettre aux économies de financer leur développement selon leurs propres conditions et de renforcer leur résilience. Cela inclut l’utilisation complète d’instruments existants tels que les fonds souverains et les fonds de pension, qui regroupent plus de 330 milliards de dollars d’actifs et représentent la plus grande source de capital investissable en Afrique. La santé est présentée comme un test déterminant de ce nouveau modèle de partenariat. Le rapport souligne les progrès réalisés grâce aux partenariats de production vaccinale, renforçant la résilience régionale, et met en avant l’investissement conjoint dans la recherche et le renforcement des capacités humaines comme un investissement dans la sécurité et la préparation mutuelles, essentiels pour créer une valeur durable et prévenir les pandémies futures, au bénéfice des ambitions stratégiques de l’Afrique et de l’Europe. Cette logique s’applique également aux partenariats énergétiques et industriels. En effet, l’Afrique reçoit moins de 3 % des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables, alors que le continent concentre plus de 60 % du meilleur potentiel solaire mondial. Les initiatives conjointes démontrent comment des infrastructures partagées peuvent accélérer l’industrialisation africaine tout en soutenant la transition énergétique et la diversification européenne. Ensemble, l’Afrique et l’Europe peuvent contribuer à construire l’économie verte mondiale, l’initiative Africa-Europe Green Energy illustrant l’un des changements positifs les plus significatifs conciliant climat et développement. Le rapport met aussi en lumière le potentiel encore inexploité de l’économie bleue, présentant les océans comme une frontière commune de prospérité. La feuille de route Africa-Europe Ocean Roadmap sert de guide opérationnel pour une action conjointe sur la gouvernance des océans, le partage des compétences, le financement et l’investissement, favorisant une économie maritime durable bénéfique aux deux continents. Dans un contexte de montée de l’isolationnisme et d’un système multilatéral sous tension, le rapport appelle l’Afrique et l’Europe à agir de concert comme force stabilisatrice et artère culturelle et économique ouverte : un partenariat qui renforce la coopération internationale, stimule l’investissement à long terme et propose une réponse commune à des défis partagés. Les récentes coopérations UA-UE et le leadership conjoint sur le Pacte pour le Futur, l’Accord sur les pandémies et la Gouvernance des océans offrent des enseignements précieux pour avancer main dans la main vers une réforme de la gouvernance mondiale et une vision commune à long terme de l’ordre multilatéral.

La Fondation Afrique-Europe conclut que le moment est venu pour le partenariat de passer du dialogue aux résultats tangibles. Elle appelle à la création d’un mécanisme permanent de réflexion UA-UE pour soutenir les progrès et faciliter la mise en œuvre entre les Sommets.

Mo Ibrahim, cofondateur de l’AEF et Président de la Mo Ibrahim Foundation, ajoute : « Notre rapport propose une feuille de route concrète pour établir un nouveau pacte financier, qui dépasse la logique de l’aide pour s’orienter vers la co-création, le partage des risques, la création de valeur et la mise en commun des ressources. Il appelle à promouvoir un financement plus intelligent, à adapter les instruments existants, à simplifier les procédures et à mesurer les progrès non pas en fonction des montants annoncés, mais à travers l’impact réel et les bénéfices tangibles pour nos sociétés. »

Nardos Bekele-Thomas, Directrice générale d’AUDA-NEPAD, commente : « Dans un contexte de transformations mondiales, l’Afrique et l’Europe doivent réaliser que notre solidarité est plus nécessaire que jamais pour produire des résultats concrets pour nos communautés. Pour ce faire, il faut dépasser les gains à court terme et viser un changement transformationnel durable, transformer les engagements en actions. C’est l’ADN de notre partenariat avec l’AEF et le fil conducteur de notre suivi après le 7ᵉ Sommet UA-UE. »

À propos de la Fondation Europe Afrique :

L’AEF est la seule organisation de ce type, portée équitablement par des acteurs africains et européens. Elle constitue une plateforme indépendante de dialogue multipartite, de débat franc et d’analyse stratégique, réunissant experts et leaders issus de divers horizons pour transformer les relations Afrique-Europe en actions concrètes. Elle agit comme un « think and do tank » pour le partenariat UA-UE, complétant les mécanismes institutionnels existants et travaillant en étroite coopération avec les États membres et les Commissions de l’UA et de l’UE à Addis-Abeba et Bruxelles.

www.africaeuropefoundation.org

À propos du rapport State of Africa-Europe :

Il s’agit de la deuxième édition du rapport. La première, publiée en 2024, constituait un exercice inédit de suivi des engagements pris lors du 6ᵉ Sommet UA-UE de Bruxelles en février 2022. L’AEF, en tant qu’organisation indépendante, a travaillé avec l’UE et l’UA et d’autres parties prenantes pour collecter, vérifier et synthétiser les données sur les progrès réalisés, allant des engagements financiers aux réformes politiques, de la paix et sécurité à l’éducation et aux compétences numériques.

Avis de partenaires sur le rapport :

Arancha Gonzalez, doyenne de la Paris School of International Affairs (Sciences Po) : « À la lecture du rapport de la Fondation Afrique-Europe, je mesure à quel point la relation entre nos deux continents est large et profonde — c’est ce que ce rapport nous raconte : une histoire d’ambition accrue et de liens renforcés.»

Dr Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’OMC : « J’accueille favorablement l’approche de l’AEF qui dépasse les silos et montre que le lien climat-santé-développement doit guider l’ensemble du partenariat Afrique-Europe. »

Koen Doens, directeur général de la Commission européenne pour les Partenariats internationaux : « Le travail accompli pour ce rapport est exceptionnel. Le rapport de la Fondation Afrique-Europe nous pousse à réfléchir sur le chemin parcouru et à sortir de notre zone de confort. »

Mark Suzman, PDG de la Fondation Gates : « Riche en données et en analyses, ce rapport met en lumière l’ampleur des liens entre l’Union européenne et l’Afrique. Il souligne le rôle essentiel de la Fondation Afrique-Europe, organisation indépendante et unique en son genre, capable de porter un débat encore trop peu présent dans le débat public. La Fondation Afrique-Europe mérite d’être reconnue pour avoir respecté son engagement à assurer le suivi des progrès dans la mise en œuvre des engagements visant à faire progresser l’agenda UE-UA. »

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