Des candidatures pro-Gbagbo aux législatives 2025 malgré le boycott: signes d’une recomposition interne ?

Une consigne de boycott de plus en plus difficile à contenir

Malgré la ligne officielle du PPA-CI, qui a annoncé sa non-participation aux législatives du 27 décembre 2025, plusieurs personnalités issues de la galaxie Gbagbo ont décidé de déposer leur candidature. Certaines l’ont fait en indépendants, d’autres sous l’étiquette EDS, coalition historiquement proche de Laurent Gbagbo.

Cette multiplication de candidatures hors ligne interroge la cohésion interne du parti et révèle les tensions d’une opposition en pleine réorganisation.

Le cas emblématique de Blaise Lasm

Au centre des attentions, la candidature de Blaise Lasm continue de surprendre. Malgré sa détention préventive, l’intéressé a pu déposer son dossier dans les délais, aucun jugement définitif ne le frappant d’inéligibilité.
Pour ses soutiens, sa démarche relève d’« un acte de résistance politique » destiné à maintenir la présence de la mouvance Gbagbo dans l’arène institutionnelle. Ses détracteurs, eux, y voient un défi ouvert à la direction du PPA-CI.

D’autres cadres pro-Gbagbo franchissent le pas

Blaise Lasm n’est pas seul. Plusieurs figures connues de l’entourage historique de Laurent Gbagbo – anciens leaders de jeunesse, ex-détenus politiques, cadres locaux influents – ont également choisi de concourir.
Leur décision souligne l’existence de courants internes divergents :

un courant attaché à la discipline de parti et au respect strict du boycott ;

un courant plus pragmatique, estimant que l’absence du PPA-CI laisserait le terrain libre au RHDP, affaiblissant durablement l’opposition.

Le contexte : une opposition en repositionnement après l’échec de la reconquête du pouvoir

Depuis la présidentielle contestée de 2020 et la recomposition permanente de l’espace politique ivoirien, l’opposition tente de redéfinir ses stratégies. Le PPA-CI, privé de son leader Laurent Gbagbo pour la bataille de 2025, a choisi une posture radicale : boycott électoral, dénonciation des conditions politiques et mobilisation extra-institutionnelle. Mais cette position ne fait pas l’unanimité : certains estiment qu’elle marginalise le parti ; d’autres jugent qu’elle est indispensable pour contester un système électoral jugé verrouillé.

Commentaires Facebook

Laisser un commentaire