Côte d’Ivoire: face à l’explosion de la pollution plastique, un journaliste appelle à un “Plan Marshall écologique”

Dans un appel solennel diffusé ce samedi 15 novembre, l’expert ivoirien en politiques environnementales, Soumahoro Alfa Yaya, alerte sur ce qu’il décrit comme une « suffocation écologique » de la Côte d’Ivoire, submergée par les déchets plastiques malgré l’interdiction des sachets non biodégradables en vigueur depuis 2014.

Un pays “étouffé” par les déchets plastiques

Selon lui, des millions de sachets plastiques continuent de circuler chaque jour, obstruant les caniveaux, polluant les lagunes, dégradant les sols agricoles et mettant en péril les écosystèmes. « La Côte d’Ivoire se transforme en décharge à ciel ouvert », déplore-t-il, estimant que le pays pourrait devenir, d’ici 2030, l’un des épicentres africains de la crise plastique si rien n’est entrepris de manière urgente.

Un “Plan Marshall écologique” en dix axes

Pour éviter une catastrophe annoncée, Soumahoro Alfa Yaya propose un Plan Marshall national structuré autour de dix mesures fortes :

  1. Renforcement de l’interdiction des sachets non recyclables
    Application stricte de la loi de 2014, élargie à tous les emballages non biodégradables.

  2. Promotion d’alternatives locales
    Développement de sacs en papier, jute, fibres végétales ou coton, produits par des PME ivoiriennes.

  3. Système de consigne obligatoire
    Collecte des plastiques usagés par les distributeurs et instauration d’un système de reprise financé.

  4. Valorisation économique des déchets
    Fixation d’un prix d’achat minimum (500 FCFA/kg) et transformation des déchets en pavés, mobiliers ou matériaux.

  5. Éducation et sensibilisation nationales
    Intégration des enjeux écologiques dans les programmes scolaires et campagnes médiatiques massives.

  6. Renforcement des collectivités locales
    Dotation en moyens techniques et création de « brigades vertes » municipales.

  7. Partenariats publics-privés et financements internationaux
    Implication des bailleurs (BAD, FEM, initiatives océaniques) et des entreprises via la RSE.

  8. Soutien à l’innovation et à la recherche
    Financement de start-up vertes et création d’un fonds pour les solutions écologiques locales.

  9. Suivi-évaluation trimestriel
    Mise en place d’indicateurs nationaux et publication d’un rapport annuel.

  10. Création d’un label ivoirien de biodégradabilité et diplomatie écologique
    Positionnement du pays comme acteur majeur des négociations internationales sur le plastique.

Un objectif ambitieux : zéro plastique polluant d’ici 2030

Pour Soumahoro Alfa Yaya, la situation n’est plus soutenable :
« Chaque sachet plastique abandonné est une bombe écologique. Le temps n’est plus aux discours. »

Il appelle l’État, les entreprises et les citoyens à un sursaut collectif afin de préserver les lagunes, les terres agricoles, la santé publique et l’attractivité du pays.
« Il est encore temps d’agir. Mais demain, il sera trop tard », conclut-il.

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