Apollos Dan Thé, candidat commun FPI–PDCI–ADCI aux législatives dans la commune de Yopougon, a lancé un appel retentissant à l’opinion publique en dénonçant vigoureusement le système d’immigration en vigueur au Liban, connu sous le nom de Kafala. Il qualifie cette pratique d’« esclavage moderne » et appelle les autorités ivoiriennes à une vigilance accrue.
Un système qui placerait le travailleur sous tutelle totale
Selon lui, la Kafala impose qu’un travailleur immigré soit parrainé par un employeur ayant un contrôle direct sur ses déplacements, son accès aux soins, à l’éducation ou même à ses activités quotidiennes.
« Tant que son employeur ne lui donne pas l’autorisation d’aller à l’hôpital, il n’a pas le droit d’y aller », déclare Apollos Dan Thé, décrivant un système qui, selon lui, « régit la vie professionnelle et privée » du travailleur immigré.
Il ajoute qu’en cas de renvoi, le salarié devient automatiquement expulsable, « sans véritable recours », ouvrant la voie à « des abus de toutes sortes, y compris domestiques et sexuels ».
Une dénonciation qui renvoie à une histoire longue et douloureuse
Le candidat établit également un lien entre cette législation et ce qu’il qualifie de perception historique persistante dans certaines régions du Moyen-Orient à l’égard des populations africaines.
« Depuis le 7ᵉ siècle, c’est profondément ancré dans leur mentalité que les Noirs sont des esclaves », affirme-t-il, évoquant les anciennes routes de traite qui ont marqué le continent africain.
Malgré les alertes répétées des ONG internationales, le Liban n’a pas abrogé ce dispositif, souligne-t-il.
“Une Kafala déguisée” en Afrique subsaharienne ?
Apollos Dan Thé estime par ailleurs que certaines pratiques observées en Côte d’Ivoire rappelleraient, selon lui, cette logique de domination.
Il cite notamment l’existence de « quartiers, écoles, restaurants ou établissements de santé » où les Africains noirs seraient implicitement marginalisés.
« Officiellement, il n’y a aucune interdiction. Mais dans les faits, des discriminations existent », avance-t-il.
Un appel aux autorités ivoiriennes
Le candidat se montre ferme dans sa conclusion :
« Ayons le courage de dénoncer la Kafala. Ayons aussi le courage de faire en sorte que les Libanais qui vivent en Afrique noire ne viennent pas soumettre un seul Africain noir dans son propre pays. Cela est inacceptable. »
Un sujet sensible dans un contexte électoral électrique
Cette prise de position intervient alors que la question de l’immigration, de l’intégration et de la souveraineté économique occupe une place croissante dans le débat national.
Les déclarations d’Apollos Dan Thé pourraient relancer la discussion sur les relations entre populations locales et diasporas étrangères, un sujet souvent évoqué mais rarement abordé frontalement par les acteurs politiques majeurs.
SUR YOPOUGON, ADCI FAIT LISTE COMMUNE AVEC LE PDCI ET LE FPI. pic.twitter.com/7crowac5Zh
— PROM’IVOIRE (@Prom_Ivoire) November 14, 2025






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