L’Union européenne assouplit sa loi sur le développement durable des entreprises
L’Union européenne semble prise à son propre piège de moralisateur auto-proclamé du monde. Sous couvert de réalisme économique, elle adopte aujourd’hui une politique opportuniste.
Le Parlement européen a en effet voté cette semaine en faveur d’un assouplissement majeur de la future loi sur le devoir de vigilance, censée contraindre les entreprises à prévenir les atteintes aux droits humains et à l’environnement dans leurs chaînes d’approvisionnement.
Désormais, la réglementation ne s’appliquera qu’aux entreprises de plus de 5 000 employés, contre un seuil initialement fixé à 1 000. Les obligations de « reporting » sur les actions climatiques et sociales sont également allégées, voire supprimées.
Cette décision, soutenue par l’Allemagne et plusieurs États membres, vise à éviter un désavantage compétitif face aux entreprises américaines et chinoises. Selon plusieurs sources européennes, le Qatar aurait lui aussi exercé des pressions économiques sur Bruxelles pour faire reculer le projet.
L’eurodéputée néerlandaise Lara Wolters (GroenLinks-PvdA), à l’origine du texte, dénonce un « renoncement historique » face aux grandes entreprises, estimant que celles-ci auront désormais « carte blanche pour détruire ».
À l’inverse, des députés chrétiens-démocrates et conservateurs saluent une « victoire politique du centre-droit », voyant dans cette déréglementation un tournant vers une Europe « moins bureaucratique » et plus compétitive.
Ce vote symbolise un glissement politique vers la droite du Parlement européen et une reculade des ambitions environnementales et sociales de l’Union — un signal inquiétant pour les défenseurs d’une Europe écologique et durable.






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