IA: La Chine interdit les puces étrangères dans ses centres de données

La Chine a décidé d’interdire l’usage de puces étrangères dans les centres de données construits grâce à des fonds publics, rapporte l’agence Reuters. Cette mesure, qui s’appliquera rétroactivement, obligera même les centres de données en construction dont l’avancement n’excède pas 30 % à retirer toutes les puces non chinoises déjà installées.

Cette décision marque une nouvelle étape dans la stratégie chinoise visant à atteindre une autonomie technologique totale, au détriment des grandes entreprises américaines du secteur, déjà fragilisées par l’essor technologique de Pékin.

Une montée en puissance accélérée de la Chine

Si les États-Unis restent le pays disposant de la plus grande capacité de calcul au monde, la Chine progresse à grande vitesse.
En 2024, Pékin a validé un vaste programme de construction de dix clusters de centres de données, pour plusieurs milliards de dollars.

Les autorités ont également introduit des tarifs d’électricité réduits pour les infrastructures utilisant des puces chinoises, afin de stimuler la demande locale et réduire les coûts d’exploitation.

Les centres de données constituent pour la Chine un enjeu majeur :

  • ils soutiennent les industries de l’intelligence artificielle,

  • ils alimentent le commerce électronique,

  • ils renforcent les communications numériques,

  • et surtout, ils permettent à Pékin de réduire sa dépendance aux technologies américaines.

Washington s’inquiète, les géants américains alertent

Cette décision intervient alors que la course mondiale à la domination de l’IA s’intensifie.

Le PDG de Nvidia, Jensen Huang, a récemment estimé que la Chine « gagnerait la course à l’intelligence artificielle », soulignant que les restrictions américaines à l’exportation accélèrent l’innovation locale en Chine. Il a également critiqué la réglementation jugée trop lourde en Occident, tandis que Pékin adopte une approche plus flexible.

Dans le même esprit, Sam Altman, patron d’OpenAI, a demandé à Washington d’élargir les avantages fiscaux, notamment en faveur des centres de données et des infrastructures énergétiques nécessaires aux futurs systèmes d’IA.

Dans une lettre adressée à la Maison-Blanche, OpenAI a averti que la Chine prenait une avance significative en capacités énergétiques et en infrastructures.

À Pékin, confiance totale et aucun signe de recul

Alors que les inquiétudes grandissent aux États-Unis, les dirigeants chinois affichent une grande sérénité. Ce week-end, la Conférence mondiale de l’Internet à Wuzhen a réuni des centaines d’experts et responsables politiques, tous vantant l’ambition numérique du pays.

Lors des discours d’ouverture, les autorités ont parlé d’un futur numérique « intégré » et « ouvert » — sans jamais évoquer le découplage avec les États-Unis, pourtant de plus en plus visible.

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