
Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a réagi publiquement aux rumeurs persistantes évoquant des tensions entre lui et le président de la République, Bassirou Diomaye Faye.
S’exprimant ce samedi lors du Tera Meeting du PASTEF, organisé sur le parking du stade Léopold Sédar Senghor à Dakar, Sonko a choisi d’aborder frontalement la question.
« Dans la vie, tout peut arriver »
Face à une foule nombreuse, le leader du PASTEF a d’abord reconnu que certains observateurs imaginent une possible détérioration de ses relations avec le chef de l’État :
« Il y a certains qui pensent que ma relation avec le Président Bassirou Diomaye Faye va se détériorer. En tout cas, dans la vie, tout peut arriver. »
Cette déclaration, prudente et nuancée, laisse entrevoir que Sonko demeure conscient des incertitudes propres à la gestion du pouvoir et aux attentes parfois divergentes.
Un message de réassurance à la base militante
Le Premier ministre a ensuite tenu à dissiper les inquiétudes de ses partisans, en affirmant la solidité du partenariat politique construit de longue date avec Bassirou Diomaye Faye.
« Sachez que ce qui mettra fin à notre relation ne viendra pas de moi. Et j’ai l’espoir que cela ne viendra pas non plus du Président Bassirou Diomaye Faye. »
Sonko a ainsi réaffirmé sa loyauté et sa volonté de préserver l’unité au sommet de l’État, un élément clé pour la stabilité du projet politique promu par le duo élu en mars 2024.
Un discours en pleine montée des spéculations
Ces clarifications interviennent dans un contexte où la presse locale et une partie de l’opinion évoquent des frictions liées :
au rythme des réformes,
aux arbitrages institutionnels,
ou encore à l’équilibre d’influence entre les deux figures majeures du pouvoir actuel.
Le Tera Meeting de ce 8 novembre apparaît donc comme une tentative de remobilisation et de recentrage, alors que Sonko sort d’une période de congé dont la durée et les motivations ont suscité de nombreux commentaires.

Qu’on l’aime ou pas, qu’on partage sa vision ou non, il faut reconnaître une vérité :
Ousmane Sonko possède une puissance de mobilisation et un leadership qui dépassent les clivages politiques.
Le meeting d’aujourd’hui le confirme encore : il n’est plus seulement un homme… pic.twitter.com/zy5NWyosH8— Jeremiah | Tech & Politics (@cestJeremiah) November 8, 2025
« Le FMI voulait une restructuration de la dette, nous avons refusé l’humiliation »
Le Téra Meeting organisé ce samedi 8 novembre 2025 à Dakar a été marqué par une sortie très attendue du Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, sur la gestion de la dette publique et les discussions en cours avec le Fonds monétaire international (FMI).
Devant une foule estimée à plusieurs dizaines de milliers de sympathisants réunis sur le parking du stade Léopold Sédar Senghor, le leader du PASTEF a révélé les dessous de négociations tendues avec l’institution financière internationale.
« Nous ne voulons pas de restructuration, ce serait une humiliation »
Ousmane Sonko a affirmé que le FMI aurait proposé au Sénégal une restructuration de sa dette, une option qu’il juge lourde de conséquences pour l’image et la stabilité économique du pays.
« Les négociations avec le FMI ont été difficiles. Ils nous ont proposé une restructuration de la dette, ce qui induirait un défaut de paiement. Cela signifierait que le Sénégal ne peut plus payer, que ce serait un pays en quasi-faillite. Nous avons refusé : nous ne voulons pas d’humiliation. Nous préférons rester un pays de dignité et de fierté. »
Ces propos ont déclenché une ovation parmi les militants présents, galvanisés par un discours mêlant souveraineté économique et affirmation nationale.
Souveraineté économique : « Mobiliser nos ressources avant tout »
Le Premier ministre a également insisté sur la priorité donnée à la mobilisation des ressources internes, qu’il considère comme une alternative crédible à l’endettement externe et aux conditions des bailleurs.
« La mobilisation des impôts vaut mieux qu’accepter une restructuration de la dette. Nous n’avons appliqué aucune taxe sur les produits de grande consommation — eau, électricité, riz, sucre… »
Sonko affirme que le gouvernement privilégie des solutions internes, respectueuses du pouvoir d’achat des ménages, plutôt que des mesures de rigueur dictées depuis l’extérieur.
Un message souverainiste assumé
Cette prise de position s’inscrit dans la continuité du discours souverainiste que Sonko porte depuis plusieurs années. En réaffirmant sa volonté de rompre avec les « logiques d’endettement » héritées des anciens régimes, le Premier ministre entend donner une orientation nouvelle à la politique économique sénégalaise.
Il accuse implicitement les institutions financières internationales d’imposer des politiques d’austérité peu compatibles avec les réalités sociales du pays.
Un signal politique fort
Ce discours intervient dans un contexte où l’opinion publique s’interroge sur les rapports entre Sonko et le président Bassirou Diomaye Faye, et sur les orientations économiques à venir. En refusant publiquement la restructuration proposée par le FMI, Ousmane Sonko envoie un message clair :
le Sénégal privilégiera la souveraineté économique, même au prix d’un bras de fer avec les institutions financières mondiales.
Sénégal – Abass Fall rend hommage à Sonko et scelle “le pacte de Dakar”
Le maire de Dakar, Abass Fall, a livré un vibrant hommage à Ousmane Sonko à l’issue du Téra Meeting du 8 novembre 2025. Dans une déclaration largement relayée sur les réseaux sociaux, l’édile de la capitale a salué la démonstration politique du Premier ministre, qu’il qualifie de « maître du jeu » et de « détenteur légitime du trône politique ».
« Il mène le jeu et abat les cartes »
Abass Fall décrit un Sonko stratège, méthodique et patient :
« En bon stratège, il mène le jeu et abat les cartes. Il détermine la cadence, même avec un ballon de foot. Il attend le bon moment pour marquer ses buts. »
Le maire de Dakar en profite pour adresser un message ferme à ceux qu’il accuse d’alimenter les divisions au sein du PASTEF :
« Retournez d’où vous venez et laissez-nous notre frère Diomaye. Il a sa famille politique naturelle qu’est le PASTEF. Il y est, il y demeure. »
Une manière claire de réaffirmer l’unité du camp au pouvoir autour du tandem Diomaye–Sonko, souvent au centre de spéculations médiatiques.
Un tournant politique au Téra Meeting
Selon Abass Fall, le discours tenu par Ousmane Sonko lors du rassemblement du 8 novembre marque un moment charnière dans la dynamique politique du Sénégal.
Le Premier ministre y a appelé le peuple à la mobilisation, au courage et au sacrifice pour consolider un développement endogène fondé sur la souveraineté nationale.
« Le peuple acquiesce et lui dit oui », affirme le maire, soulignant l’adhésion massive des militants au message porté par le chef du gouvernement.
Justice et redevabilité au cœur du message
Abass Fall insiste également sur le thème de la justice, central dans les propos de Sonko :
« Justice pour nos martyrs, redevabilité pour les crimes financiers. »
Il évoque notamment le rapport Prodac, autrefois instrumentalisé contre Sonko et désormais entre les mains du Premier ministre :
« Il est désormais sur sa table. Dieu est juste. »
« Le rythme sera infernal » : un avertissement aux “suiveurs”
Dans sa conclusion, Abass Fall estime que l’après–8 novembre sera déterminante et potentiellement mouvementée :
« Elle risque d’être douloureuse pour les suiveurs. Serrez bien vos lacets, le rythme sera infernal. »
Une déclaration qui résonne comme un avertissement aux adversaires politiques du PASTEF, mais aussi comme un engagement à maintenir une cadence réformatrice soutenue.
Grand rassemblement des Patriotes https://t.co/2u0qnyYZXt
— Ousmane Sonko (@SonkoOfficiel) November 8, 2025






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