Le communiqué du PPA-CI signé par Me Habiba Touré, porte-parole du parti, dénonce avec vigueur le message de félicitations adressé par Emmanuel Macron à Alassane Ouattara à la suite de sa « réélection ». Pour le parti de Laurent Gbagbo, cette initiative traduit une complaisance persistante de la France à l’égard d’un régime jugé anticonstitutionnel et répressif.
Mais la question mérite d’être élargie : le PPA-CI réagirait-il avec la même fermeté si d’autres puissances — telles que les États-Unis, l’Union africaine ou la CEDEAO — félicitaient Ouattara ou « prenaient acte » de son maintien au pouvoir ?
Le communiqué vise avant tout la France, perçue comme le parrain historique du système politique ivoirien depuis la colonisation. Dans la lecture du PPA-CI, c’est Paris qui incarne la matrice du déséquilibre politique ivoirien : appui militaire en 2011, silence sur les violations de 2020 et reconnaissance implicite d’un quatrième mandat en 2025.
Autrement dit, le grief n’est pas diplomatique, il est historique et systémique.
Les autres acteurs internationaux, tels que l’Union africaine ou la CEDEAO, bien qu’évoqués, sont considérés comme des relais de cette même influence française. Leur empressement à féliciter Ouattara avant même la proclamation officielle des résultats est donc perçu comme un effet de chaîne plutôt qu’un acte autonome.
Quant aux États-Unis, si une éventuelle déclaration de la Maison Blanche ou du Département d’État allait dans le même sens, le PPA-CI y verrait sans doute une confirmation de la duplicité occidentale, mais le ton serait moins frontal que face à Paris. La France reste pour le parti le cœur du problème, le symbole de la dépendance et du néocolonialisme à déconstruire.







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