Gbagbo et Tidjane Thiam écartés en Côte d’Ivoire, Kamto écarté au Cameroun : dans les deux pays, les principaux opposants ont été tenus à l’écart du scrutin, laissant le champ libre à deux présidents vieillissants, solidement installés au pouvoir depuis des années. Sauf qu’à Yaoundé, Paul Biya a vu surgir une surprise de dernière minute avec la candidature inattendue de son ancien ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, qui a réussi à capter une partie de l’électorat contestataire.
Deux élections jugées peu démocratiques, car, comme le rappelle un politologue camerounais, « une élection véritablement démocratique se définit par la possibilité réelle d’alternance ». Entre Yaoundé et Abidjan, les similitudes sont frappantes : d’un côté, Paul Biya, au pouvoir depuis plus de quatre décennies ; de l’autre, Alassane Ouattara, à la tête de la Côte d’Ivoire depuis 2011. Deux présidents qui ont verrouillé leur système, contrôlant à la fois l’administration électorale, les médias et les institutions.
Selon François Soudan, directeur de la rédaction de Jeune Afrique, invité au micro de RFI, ces scrutins présidentiels étaient « joués d’avance ». En Côte d’Ivoire, les manifestations ont éclaté avant le scrutin, pour dénoncer une élection sans véritable concurrence. Au Cameroun, c’est après les résultats que la rue s’est enflammée, contestant un vote « arrangé » en faveur du président sortant.
Pour François Soudan, ces deux contextes illustrent « la même mécanique d’un pouvoir qui ne veut pas mourir et d’une opposition privée d’espace politique réel ». Deux élections où les jeux étaient faits avant même l’ouverture des urnes.
Biya, Ouattara : retour sur des élections "gagnées d’avance"
François Soudan, directeur de la rédaction de Jeune Afrique, analyse au micro de RFI les ressorts politiques de deux élections présidentielles « jouées avant même le scrutin ». pic.twitter.com/bmiDRRQFB4— Jeune Afrique (@jeune_afrique) November 1, 2025






Commentaires Facebook