Pourquoi le PPA-CI annonce une grande marche pacifique le 8 novembre pour réclamer la libération des détenus politiques

Le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) a annoncé, mercredi, l’organisation d’une grande marche pacifique le 8 novembre prochain, pour exiger la libération des personnes interpellées lors des manifestations liées à la présidentielle du 25 octobre, remportée par le président sortant Alassane Ouattara.

Selon un communiqué publié à l’issue d’un secrétariat général extraordinaire, le parti fondé par Laurent Gbagbo « appelle ses militants, les organisations de la société civile et tous les Ivoiriens épris de démocratie à une grande marche pacifique le samedi 8 novembre 2025, afin de protester contre les massacres de civils et réclamer la libération de tous les prisonniers politiques ».

Une marche pour dénoncer la répression électorale

Cette initiative du PPA-CI intervient dans un contexte de forte tension politique après l’élection présidentielle du 25 octobre, marquée par l’exclusion de plusieurs figures majeures de l’opposition, dont Laurent Gbagbo (PPA-CI) et Tidjane Thiam (PDCI).
Des manifestations interdites par le gouvernement, le 11 octobre et les jours suivants, avaient alors éclaté dans plusieurs villes du pays pour dénoncer ce que l’opposition considère comme une élection verrouillée au profit du président sortant.

Le PPA-CI, qui dénonce une répression brutale, affirme qu’un « bilan provisoire » fait état de **23 morts, de centaines de blessés et d’un millier de manifestants arbitrairement détenus ».
Selon le parti, une soixantaine de personnes sur environ 700 interpellées ont déjà été condamnées à trois ans de prison ferme pour « troubles à l’ordre public ».

Une contestation du « braquage électoral »

Lors du scrutin, plus de 8,7 millions d’Ivoiriens étaient appelés aux urnes dans un climat tendu et marqué par la défiance.

D’après la Commission électorale indépendante (CEI), Alassane Ouattara a remporté le scrutin avec 89,77 % des suffrages, contre 3,09 % pour Jean-Louis Billon (CODE), 2,42 % pour Simone Gbagbo (MGC), 1,97 % pour Ahoua Don Mello (indépendant) et 1,15 % pour Henriette Lagou (RPC), pour un taux de participation de 50,10 %.

Le PPA-CI rejette catégoriquement ces résultats qu’il qualifie de « simulacre de scrutin » et de « braquage électoral », annonçant qu’il ne reconnaîtra pas l’élection du président sortant.

Un test de mobilisation pour le Front commun PDCI–PPA-CI

Au-delà de la question des détenus, cette marche du 8 novembre s’annonce comme un test politique majeur pour la nouvelle alliance PDCI–PPA-CI, baptisée Front commun.
Les deux partis entendent ainsi mesurer leur capacité de mobilisation sur le terrain et maintenir la pression sur le pouvoir à l’approche des élections législatives du 27 décembre 2025, que l’opposition redoute déjà entachées de manœuvres d’exclusion.

En appelant à une mobilisation nationale « pour la démocratie et la justice », le PPA-CI cherche aussi à replacer Laurent Gbagbo au centre du débat politique, malgré son exclusion du scrutin présidentiel.
Cette marche vise donc à la fois à protester contre la répression et à réaffirmer l’existence politique du camp Gbagbo, dans une Côte d’Ivoire en quête de respiration démocratique.

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