Abidjan, 27 octobre 2025.
Au lendemain de la proclamation des résultats provisoires de l’élection présidentielle par la Commission Électorale Indépendante (CEI), la candidate du Mouvement des Générations Capables (MGC), Docteure Simone Ehivet Gbagbo, a pris la parole pour livrer sa première réaction. Arrivée derrière le président sortant Alassane Ouattara, réélu avec 89,77 % des voix selon la CEI, l’ancienne Première Dame dit « prendre acte » du verdict provisoire, tout en estimant que les chiffres publiés ne reflètent pas la volonté populaire.
« Ce que les urnes n’ont pas traduit aujourd’hui, l’Histoire le retiendra »
Dans une déclaration empreinte de sérénité et de fermeté, Simone Gbagbo a remercié ses électeurs, ses militants et ses alliés politiques, parmi lesquels le COJEP de Charles Blé Goudé, l’AIRD d’Éric Kahé, Objectif République de Paul-Hervé Agoubli, ICON de Yves Mayobo, Pour la Côte d’Ivoire de Viviane Peté, le Sursaut National de Marcellin Kouamé et le Parti Social Démocratique d’Akadje Séraphin.
« Ce que les urnes n’ont pas traduit aujourd’hui, l’Histoire le retiendra : le peuple ivoirien aspire au changement », a-t-elle déclaré, saluant « la soif de justice, de vérité et de dignité » exprimée à travers cette campagne.
Elle a également tenu à remercier le gouvernement pour les dispositions sécuritaires prises durant la période électorale, tout en appelant à un « sursaut moral et politique » pour refonder les institutions du pays.
Un « système électoral verrouillé » et une « opposition divisée » pointés du doigt
La candidate du MGC a, sans ambages, dénoncé un processus électoral « inéquitable, verrouillé et déséquilibré », expliquant que plusieurs irrégularités ont entaché la crédibilité du scrutin.
Elle a cité des violences, des bureaux de vote non ouverts dans plusieurs localités (Grands Ponts, Agnéby Tiassa, La Mé, Facobly, Guiglo, Issia, Yopougon, entre autres), et un taux de participation gonflé artificiellement selon elle.
« La CEI évoque un taux de participation supérieur à 50 %, y compris dans des zones où le vote n’a pas eu lieu. Ce chiffre est manifestement inexact. Nous ne pouvons pas bâtir la démocratie de la sorte », a martelé la candidate.
Simone Gbagbo a également fustigé la division de l’opposition, estimant qu’une partie de celle-ci a contribué à entretenir « un climat de peur et de psychose » qui aurait découragé de nombreux électeurs :
« Certains acteurs ont préféré leurs calculs personnels et leur égoïsme, offrant sur un plateau d’or à Alassane Ouattara un quatrième mandat qu’ils prétendaient pourtant combattre. »
Un appel à des réformes profondes et à un Dialogue National
Dans la deuxième partie de sa déclaration, la présidente du MGC a proposé une série de réformes pour refonder le système électoral ivoirien :
une Commission Électorale véritablement indépendante ;
une régulation équitable du financement des campagnes ;
une garantie légale et technologique de la transparence des résultats.
Elle a également lancé un appel à l’ouverture d’un Dialogue National inclusif, estimant que « la Côte d’Ivoire ne pourra guérir de ses blessures qu’à travers la vérité, la justice et le pardon mutuel ».
La candidate a plaidé pour la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre du scrutin, ainsi que l’amnistie ou la grâce présidentielle pour celles déjà condamnées :
« Aucun Ivoirien ne doit être emprisonné pour avoir exercé un droit démocratique. »
« Tant qu’il y aura des femmes et des hommes debout, rien ne sera perdu »
En conclusion, Simone Ehivet Gbagbo a réaffirmé sa foi dans le destin de la Côte d’Ivoire, tendant la main « au vainqueur du jour, aux partis politiques, à la société civile, aux chefs traditionnels et religieux » pour reconstruire la Nation sur des bases de justice et de solidarité.
« Ma vie entière est un engagement pour la liberté, la dignité et la souveraineté de notre peuple. Le chantier continue, et tant qu’il y aura dans ce pays des hommes et des femmes debout, rien ne sera perdu. »
Analyse
Cette prise de parole de Simone Gbagbo, sobre et combative, tranche avec les postures radicales observées lors des précédentes crises électorales. En reconnaissant les résultats tout en dénonçant les dysfonctionnements du système, elle cherche à se positionner comme une figure de maturité politique et de responsabilité nationale.
Mais son appel à la réforme du cadre électoral et au dialogue inclusif révèle aussi une volonté claire : continuer la bataille politique sur le terrain institutionnel, sans rompre avec la contestation démocratique.






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