À peine les urnes de la présidentielle refermées, la tension politique reprend de plus belle. Plusieurs cadres du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) ont été convoqués par la Police criminelle, selon des sources internes au parti. Officiellement, aucune communication du ministère de la Justice n’explique les motifs précis de ces convocations. Officieusement, le parti de feu Henri Konan Bédié y voit une manœuvre politique visant à affaiblir son appareil local et préparer une recomposition du paysage politique post-présidentiel.
Selon des responsables du PDCI, les convocations touchent des députés, des maires et des cadres régionaux du parti, dans des zones où le scrutin présidentiel a été particulièrement disputé. Certains d’entre eux sont soupçonnés, selon les rumeurs persistantes, d’avoir soutenu « en catimini » des actions de protestation électorale.
La vieille stratégie du “casier judiciaire”
Dans les rangs du PDCI, on dénonce une tentative de “criminalisation sélective” des figures locales du parti. Un membre du bureau politique, contacté sous anonymat, estime que « le pouvoir veut salir les casiers judiciaires des élus d’opposition pour ensuite provoquer leur déchéance et s’emparer de leurs sièges à l’Assemblée nationale et dans les mairies ».
Un PDCI fragilisé mais pas résigné
Depuis le décès de son président Henri Konan Bédié en 2023, le PDCI traverse une phase de réorganisation interne et cherche à préserver son influence historique sur l’échiquier politique national. Le parti a dû faire face à la montée d’une nouvelle génération de dirigeants et à la pression d’un appareil d’État solidement contrôlé par le RHDP. Malgré ces turbulences, plusieurs voix internes appellent à la résistance politique et à la solidarité militante, dénonçant « une instrumentalisation de la justice à des fins électoralistes ».
Le silence prudent du gouvernement
Du côté du gouvernement, aucun communiqué officiel ne confirme ni ne dément les accusations du PDCI. Un proche du ministère de l’Intérieur affirme simplement que “toute personne soupçonnée d’infraction est tenue de répondre aux convocations de la justice, sans considération de son appartenance politique”. Mais dans un climat post-présidentiel et pré-législatif déjà tendu, cette affaire pourrait raviver le débat sur l’indépendance de la justice.






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