L’iniquité et l’injustice de la RTI à l’égard de Jean-Louis Billon (Libre opinion)

Par Dr Touré Aboubacar

L’analyse comparative des débats organisés dans le cadre de l’émission « Face aux électeurs » révèle une disparité frappante dans le traitement médiatique réservé aux deux principaux candidats. Tandis que l’intervention de Patrick Achi s’est apparentée à une mise en scène favorable, proche d’un exercice de communication gouvernementale, celle de Jean-Louis Billon a été marquée par une posture journalistique nettement plus inquisitrice, aux allures d’interrogatoire formel. Cette asymétrie de traitement, à la fois dans la forme, le ton et le contenu des questions, met en lumière une rupture inquiétante avec les principes fondamentaux d’équité médiatique, de neutralité éditoriale et de pluralisme démocratique.

Ce type d’architecture éditoriale, où l’intensité du questionnement varie selon les rapports de force politiques, revient à institutionnaliser une inégalité de traitement contraire aux standards démocratiques internationalement reconnus.

Dans les systèmes plus consolidés, comme aux États-Unis, les débats présidentiels sont régulés par la « Commission on Presidential Debates », qui garantit des conditions strictement égales pour tous les candidats : mêmes formats, mêmes journalistes, temps de parole équilibrés, droit de réponse systématique. Une chaîne publique dérogeant à ces règles s’exposerait non seulement à des sanctions juridiques ou institutionnelles, mais verrait également sa crédibilité gravement entamée. Or, en Côte d’Ivoire, aucune instance de régulation n’a publiquement relevé le déséquilibre manifeste dans la mise en scène des débats. La RTI, en se soustrayant à ses obligations déontologiques, a ainsi compromis l’intégrité de l’espace public médiatique à un moment crucial du processus démocratique.

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