À Paris, les soutiens d’Ahoua Don Mello affichent leur détermination

Paris, 18 octobre 2025 — À quelques jours du premier tour de la présidentielle ivoirienne, la diaspora panafricaine et souverainiste s’est réunie samedi à l’hôtel Novotel Paris Est, à la Porte de Bagnolet. Objectif : exprimer son soutien au candidat indépendant Ahoua Don Mello, présenté comme l’alternative « pragmatique et souverainiste » dans un paysage politique dominé par le parti au pouvoir .

Une mobilisation symbolique à Paris
Dans une ambiance de rassemblement maîtrisé, militants, intellectuels et coordonnateurs de campagne venus de plusieurs pays européens ont pris la parole pour saluer le parcours et la vision de l’ancien ministre ivoirien.
« Ahoua Don Mello est au-dessus des clivages. Il parle à toutes les générations, à toutes les régions et religions », a déclaré Mognon Michel, coordinateur Europe du candidat, en ouverture de la rencontre.
L’événement parisien, voulu comme une vitrine de la mobilisation de la diaspora, s’inscrivait dans la continuité de la campagne menée en Côte d’Ivoire, où le candidat multiplie les sorties médiatiques, et les déplacements à l’intérieur du pays.

Un programme axé sur la souveraineté et l’industrialisation
Intervenant à distance depuis Bangolo, dans l’ouest ivoirien, Ahoua Don Mello a rappelé les quatre priorités de son projet présidentiel :
  1. Rebâtir la souveraineté nationale et la résilience économique, par l’annulation des accords de défense ;
  2. Renforcer le capital humain et l’équité sociale ;
  3. Moderniser la gouvernance publique pour la rendre plus transparente et efficace ;
  4. Anticiper les défis environnementaux et renforcer la résilience face aux risques naturels et climatiques.
Ces axes traduisent la philosophie d’un programme de 42 engagements centré sur la reprise du contrôle des ressources nationales et sur une industrialisation planifiée capable de transformer durablement l’économie ivoirienne.

Une candidature « de raison », selon ses soutiens
Parmi les intervenants, le Dr Jean-Claude Djéréké, universitaire et homme de gauche, a salué une candidature « de raison et d’équilibre ».
« Je l’espérais depuis 2024, si Laurent Gbagbo ne se représentait pas », a-t-il confié, soulignant la continuité idéologique entre la pensée souverainiste et la ligne pragmatique défendue par Don Mello.
Même tonalité chez Solange Tagro, coordinatrice de la campagne en Suisse, pour qui les électeurs doivent choisir « la lucidité et le pragmatisme » le 25 octobre prochain. Elle a insisté sur la nécessité de « capter le fruit du travail des Ivoiriens » en misant sur la transformation des matières premières, la production nationale, et la valorisation des compétences locales.

La diaspora en ordre de bataille
Au-delà des discours, cette rencontre parisienne a aussi servi de cadre à une coordination logistique. Les soutiens européens entendent participer activement à la diffusion du programme du candidat en vue de séduire les indécis dans la dernière ligne droite de la campagne.
Pour beaucoup, Paris représente une plateforme stratégique : lieu de visibilité politique, carrefour de la diaspora et symbole d’un rapport à revisiter entre la Côte d’Ivoire et la France.
« C’est depuis ici que nous voulons montrer que le changement peut venir aussi de l’extérieur, des Ivoiriens de la diaspora, surtout qu’ils contribuent fortement à hauteur de 110 milliards de dollars, le double de l’investissement venant de l’étranger  », a déclaré Franck-Stéphane Dedi, chargé des débats au sein de la team ADM, sous les applaudissements.

Une alternative en quête d’élan
Face à des adversaires élus de terrain et dotés de machines politiques puissantes, Ahoua Don Mello joue la carte de la compétence et de son ancrage à l’Est. Ex-ministre de l’équipement du dernier gouvernement de Gbagbo, et vice-président des Brics pour l’Afrique , et proche du courant panafricanaliste, il veut se positionner comme le candidat de la souveraineté économique et de la justice sociale, dans une élection encore largement polarisée.
S’il reste considéré comme un outsider, la ferveur observée à Bagnolet témoigne d’un mouvement plus profond : celui d’une diaspora qui aspire à voir émerger une nouvelle voie, affranchie des tutelles extérieures et portée par une vision d’autonomie africaine.
Georges-Eden Bobia

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